Le Sagouin ("sale, bête et paresseux"), c'est Guillou, le fils d'une famille noble ruinée à la sortie de la Première Guerre Mondiale. C'est surtout un huis-clos à l'intérieur de cette famille rongée par la haine entre les de Cernès, dégénérés, et leur bru issue de la riche bourgeoisie.
Un court roman remarquable par son atmosphère pesante, ses conflits familiaux dont le fils supposé attardé ne perd rien.

Que dire du roman "Le sagouin" si ce n'est que c'est un livre d'une perfection absolue.
Une écriture parfaitement calibrée, soignée, châtiée ...
Un vocabulaire, une syntaxe comme il ne nous ait plus donné d'en lire.
Une ambiance d'après-guerre des plus glauques, dans une famille noble, décrite avec noirceur mais quelle justesse !

A lire, à relire et à "bichonner" quelque part dans sa bibliothèque.

Un choix de Roi !

Ce livre est très captivant, non seulement il est bien mais aussi facile à lire (tout le monde peut le lire sans problèmes). J'ai lu ce livre pour mes cours et je suis très content qu'il l'ait fallu. Je ne le connaissais pas et il m'a énormément plu.
Je le conseille vivement à tout le monde.

Ce pauvre Guillou semble effectivement sale et négligé... Forcément, puisque personne ne l'aime, ni même ne le respecte, à part son pauvre père. Il est l'objet que se disputent sa mère et sa grand-mère, mais certainement pas parce qu'elles voudraient le couver : il n'est qu'un prétexte dans cette lutte haineuse que se vouent les deux femmes depuis toujours.
En revanche, il ne m'a pas semblé arriéré, ce petit. Complètement à côté de la plaque et ignorant des règles sociales, de ce qui se dit et ne se dit pas, par exemple ; là encore, évidemment, puisqu'on le laisse grandir dans sa crasse, physique et intellectuelle! Quel espoir lorsque sa mère l'emmène chez l'instituteur... Lorsque Guillou peut exprimer tout son enthousiasme lorsqu'il lit avec passion les romans de Jules Verne, qu'il connaît sur le bout des doigts... Je ne vous en dis pas plus, si d'aventure vous ne connaissiez pas la fin.
Mais je peux vous dire sans vous spoiler - la 4e de couverture est claire - que c'est une histoire bien triste que celle de ce petit garçon. Pauvre Guillou en qui personne ne veut croire! Et pauvre baron, méprisé de tous... C'est un roman vite lu, mais qui m'a retournée pour un moment. J'ai eu envie de pleurer à la lecture de certains passages. Je n'ai jamais rien lu d'autre de Mauriac mais il sait y faire pour vous toucher!

Dire qu'un roman de Mauriac est cruel est un pléonasme. Cette nouvelle le prouve on ne peut mieux.

Il est question d'une femme de petite extraction qui a épousé le nobliau du patelin et regrette à présent de vivre avec un arriéré difforme qui lui a donné un fils à l'avenant. La pauvre femme rejette toute sa haine et sa frustration sur le pauvre enfant que son père est trop lâche pour défendre.

L'instituteur du village caresse un moment l'espoir d'aider le pauvre gamin qui n'est pas si bête qu'il en a l'air mais la méchanceté de sa mère est plus forte .

La belle paysanne qui épouse le hobereau difforme et arriéré : çà ressemble beaucoup aux personnages du 'Baiser au lépreux', autre grand moment de méchanceté mauriacienne.

Un petit livre, vite lu, mais très profond et toujours dérangeant, toujours, comme les autres mauriaqueries.
Il sait raconter les histoires simples qui prennent là où il faut pour nous montrer l'absurdité que nous mettons dans nos rapports (in)humains.

Ce livre m'a été envoyé en bookcrossing par Marie-Caroline (tu vois, j'ai mis le temps, mais j'y suis arrivé!!!) et je pense le relâcher. Mais avant il faut que je voie avec ma femme si elle veut se le dévorer. Que si elle le veut, eh bien je mettrai encore du temps à libérer le livre... A moins que je ne l'achète d'ici là!

Un roman très court et bouleversant. Un enfant, légèrement arriéré comme son père, est victime de la haine de sa mère et des préjugés qui retiennent l'instituteur de lui venir en aide.
Tout est remarquable dans ce livre : le style, la peinture des personnages, la façon dont est rendue l'atmosphère de haine à peine voilée par une politesse de façade.