« A divers titres, les protagonistes de cette histoire eurent à méditer sur cette définition donnée par le Petit Larousse. Chacun d'entre eux vit en effet ce qu'il est convenu d'appeler « la chance » l'abandonner à un moment ou un autre de sa vie, pour les uns de façon irrémédiable, pour les autres avec l'espoir, parfois mince, que s'inverse la courbe de la fatalité. Chacun eut l'occasion d'échapper au sort qui lui était réservé. Au moment fatidique, tous prirent la mauvaise décision. »

Un très bon polar au plus fort de la canicule de 2003 qui fit des ravages chez les personnes âgées et chez les plus démunis. Jonquet réussi la gageure d'intégrer son intrigue dans un fait d'actualité (le roman a été publié en avril 2004) pour témoigner une fois encore de l'insupportable dureté de la précarité.

Des personnages plus ou moins malheureux, plus ou moins chanceux, se croisent entre le Paris de Belleville, les vents de l'île de Groix et le soleil de Cassis.

Après un premier chapitre d'introduction absolument génial, la suite paraît malheureusement un peu plus terne. ça reste prenant quand même, et bien que l'intrigue se déroule à un rythme assez lent, bien qu'on mette du temps à arriver à ce qui fait le coeur de l'histoire, ce n'est pas désagréable, ça fait monter doucement la pression, tout en se promenant parmi une galerie de personnages et des bouts d'histoire bien racontés. Une agréable lecture sans trop de prise de tête, sans grand bouleversement non plus.

Assez rigolo: le côté définitivement autobiographique du personnage principal!! (un écrivain, la cinquantaine, barbu, les cheveux gris, pile-poil la description de la photo de l'auteur au dos du livre!)
Moins rigolo: apprendre le décès de l'auteur au cours de ma lecture... :/