David Le Breton nous emmène dans la passion du risque, le fait de risquer sa peau pour le plaisir de découvrir ses limites. Il commence donc par nous expliquer les principes de l'ordalie (apprenez ce mot, les ami-e-s!) et du phénomène séculaire de ce "jugement de Dieu" (vous savez : vous subissez une épreuve, et si vous la passez, alors c'est que vous êtes trouvé innocent devant le ou les dieu-x)
Ensuite il s'attaque à l'actualité de l'ordalie, où l'on ne parle plus de dieu mais de destin, et de la recherche de la limite physique, psychologique, émotionnelle... liée à une pratique déviante, avec la recherche de la limite de la vie sans pour autant vouloir la mort.
Vient le tour du phénomène médiatique des sports à risque et de l'image véhiculée par le saut à l'élastique, etc.
Un petit tour du côté des conduites adolescentes, des toxicomanies, du suicide, etc.
Une partie concernant les néo-aventuriers, avec des exemples style Nicolas Hulot et Niki Lauda, le Paris-Dakar, etc.
Et on finit (mais on a du mal à finir, je trouve... c'est mon seul bémol : une sorte d'enlisement à la fin du livre, enlisé dans les sables mouvants du Paris-Dakar sans doute) sur la mythologie moderne de l'aventure, et son effet sur notre imaginaire collectif, qui nous dit qu'au final, il n'y a de sens à la vie que lorsqu'on a atteint ses limites (near death experience, etc.)
Un bon livre, qui permet de comprendre la société qui nous entoure sous l'angle du risque, avec de très bonnes phrases à propos de la surenchère sécuritaire par exemple, bref, un livre à lire par ceux qui travaillent en tant qu'éducateurs, par exemple.
Clin d'oeil aux éducateurs-trices du forum!
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