Pour mon tout récent voyage en Espagne, j'avais emporté dans ma besace ce roman épique d'Hemingway dont l'action se déroule en 1937 pendant la guerre civile quelque part dans la région de Ségovie, au Nord de Madrid. Robert Jordan est un américain enrôlé dans les Brigades Internationales intégrées aux forces républicaines. Sa mission est de s'appuyer sur des groupes de guérilleros républicains opérant derrière les lignes franquistes pour faire sauter un pont et favoriser ainsi l'offensive républicaine qui doit bientôt avoir lieu dans cette région. Le roman raconte en détail les trois jours qui précèdent le déclenchement de l'opération, trois jours au cours desquels se nouera une rencontre amoureuse entre Robert et Maria, jeune fille qui fut violée par les phalangistes qui occupèrent la ville dont son père était le maire républicain, assassiné comme sa femme par les fascistes sous les yeux de leur fille.

Le roman, même s'il souffre à mon avis de quelques longueurs, est un témoignage intéressant et très vivant sur la guerre civile espagnole auquel Hemingway a lui-même participé. L'auteur est par ailleurs un fin connaisseur de la culture espagnole. Ce livre nous plonge littéralement au cœur de l'action et nous fait ressentir toute la gamme des sentiments que peuvent ressentir ces partisans, dévoués à la cause républicaine mais de tempérament plutôt indisciplinés. Le récit nous montre aussi certains aspects de la vie dans la République en guerre, aussi bien à Madrid que sur le front. Les agissements très contestables du commissaire politique André Massart (en réalité André Marty, qui deviendra un des principaux dirigeant du PCF) envers les membres des Brigades internationales sont ici illustrés dans une scène mémorable. Les russes qui ont pratiquement pris le pouvoir dans les rangs républicains sont plutôt bien traités par Hemingway ... à quelques exceptions près. Romance au milieu d'une guerre atroce et fratricide, questionnement sur l'engagement, sur le prix de l'existence et de l'instant présent, c'est un livre un peu "old-school" dans son style mais riche de réflexions qui, elles, sont éternelles.

On est complètement immergé dans la guerre civile de 36 en Espagne. Tout est raconté avec beaucoup de sensibilité, avec beaucoup de questions sur les guerres (tuer des gens, courage, folie meurtrière...) qui amènent à réfléchir. Très belle lecture, très belle écriture.

Une belle histoire romantique sur fond de guerre d'Espagne dont a été tiré un bon film avec la belle Ingrid Bergman et Gary Cooper.
Robert Jordan est envoyé derrière les lignes fascistes pour dynamiter un pont à l'aube d'une grande offensive républicaine. Son arrivée parmi un groupe de partisans signifie pour eux la fin d'une longue période tranquille. Pablo, le chef du groupe, que sa femme Pilar et ses hommes accusent de lâcheté, le comprend de suite.
Mais pour Robert, le fait marquant c'est la découverte de Maria, une jeune femme, tondue et violée par les fascistes, libérée lors de la dernière action du groupe : l'attaque d'un train. De cette rencontre va naître une histoire d'amour brève et intense.
Le livre décrit aussi certaines scènes d'une intensité dramatique exceptionnelle comme la peur du torero face au taureau, le massacre des fascistes dans une petite bourgade le jour du soulèvement fasciste, l'attaque du campement d'El Sordo...
Un livre magnifique à découvrir ou à relire.

"Pour qui sonne le glas", c'est évidemment un classique du récit héroïque, très américain dans ce cas précis.
On y trouve l'essentiel des caractères d'un héros irréprochable : un jeune homme professionnel, responsable mais toujours en questionnement, froid mais sensible et amoureux. On y trouve des personnages attachants, jamais caricaturaux
On y trouve bien sûr un compte-rendu de la guerre d'Espagne, au cœur de la résistance républicaine, elle-même porteuse d'héroïsme mais aussi accompagnée de son cortège d'atrocités. L'internationalisme aussi est présent, avec les Brigades, l'importance des communistes russes, des anarchistes...
Quant à l'écriture d'Hemingway, on pourrait parfois se lasser de certaines longueurs, ou lui reprocher des élans lyriques superflus, mais selon moi elle est adaptée à ce genre de récit, l'héroïsme historique. D'une certaine manière elle cherche à glorifier les actes militants.

Le chef-d'oeuvre d'Ernest Hemingway. Colossal !