Ce livre rassemble deux nouvelles. Pourquoi porte-t-il le nom de la première, qui nous laisse sur notre faim, tant elle est peu aboutie, comme un brouillon de ce qui aurait pu être ? En quelque sorte "Le nouvel inspecteur"devrait être la face B du titre "Le Croissant de lune " !

Quant au "Croissant de lune", c'est une nouvelle bien écrite, et Lao She y déploie une fois encore les thèmes qui sont la trame de sa littérature : la défense des petites gens, la défense des femmes, et une vision assez fataliste de la vie, qu'elle soit en société - le choc des riches et des pauvres, toujours broyés, ou la vie personnelle, laquelle est fortement déterminée par le milieu, la famille, etc.
Le ton est à la fois grave et plein d'humour, tendre aussi.

Le nouvel inspecteur:
histoire un peu inattendue d'un inspecteur pas trop à sa place, histoire qui paraît inachevée, vaguement ridicule et drôle de par ce ridicule tout juste affleurant. c'est en partie peu compréhensible, toutefois, dans des dialogues ou des réflexions toutes en ellipses.

Le croissant de lune:
histoire triste triste triste voire sordide d'une fille qui cherche à s'en sortir seule, uniquement accompagnée du croissant de lune, marquant les étapes de sa vie. les chapitres très découpés sont aussi autant de marques du temps qui passe, des étapes inéluctables de la vie.

C'est globalement bien écrit, suffisamment bien écrit pour qu'on se prenne au jeu de chaque nouvelle, pourtant très différentes l'une de l'autre, mais j'avoue ne pas avoir été transportée par ces histoires - la première trop incompréhensive et trop courte pour en voir bien l'intérêt, la deuxième, trop triste...