Un manifeste assez alarmiste sur l'avenir de notre planète, abordant aussi les moyens d'enrayer la crise environnementale et humaine actuelle. Tout cela est très très proche de mes propres idées sur le sujet, mais au final j'ai trouvé ça trop expédié, trop définitif, et pas assez expliqué, illustré ; du coup pour quelqu'un comme moi déjà sensibilisé au sujet, ça ne m'apprend pas grand chose, pour quelqu'un qui souhaiterait se renseigner sur le sujet, ça pourrait le mettre dans tous ses états sans vraiment le renseigner, et pour quelqu'un d'un tant soit peu hostile, le braquer inutilement... Un livre peu utile, donc, à mon sens...

"Un simple jardinier affranchi de toute superstition peut, s'il est attentif, constater la force créatrice qui programme la graine la plus infime. Comment appréhender dans cette sorte d'ovule insignifiant la puissance d'un processus capable de générer des tonnes de fruits contenant des milliers de graines, dès qu'il est confié à la terre?"

Après avoir évoqué quelques éléments qui pourraient nous paraître banals (sauf que l'horreur de la nature humaine ne odit jamais nous sembler banale, au risque de ne plus rien en avoir à faire), mais qu'il évoque avec poésie, Rabhi parle des expériences qu'il a menée en montrant qu'il est possible, chacun à son niveau, de changer des petites choses. Il ne prétend pas pouvoir sauver le monde, il ne nous promet pas qu'on pourra un jour 'sauver la planète', mais montre une voie qui, de toute façon, est juste. Et si chacun fait sa part, peut-être que nous serons en mesure de vivre ne serait-ce qu'un peu mieux, ensemble, sur terre - au moins pour le temps qu'il nous reste.
Précision : mon pessimisme ne se trouve pas dans ce très beau livre ;-D

Pierre Rabhi regarde notre société avec pureté et nous invite à réfléchir et à mesurer nos moyens d'action au quotidien.
Une lecture salutaire. Synthétique et complet.

Pierre RABHI est agriculteur, écrivain et penseur français d’origine algérienne. Il est un des pionniers de l’agriculture biologique et l’inventeur du concept d’ « oasis en tous lieux ». Il défend un mode de société plus respectueux des êtres humains et de la Terre.

« La Planète ne nous appartiens pas, c’est nous qui lui appartenons. Nous passons, elle demeure ».

Il insiste et explique ce qui est selon lui irrévocable et nécessaire. Le respect de la Terre qui nous a vus naître, qui nous porte et que nous enrichissons de nos corps finissants. On ne peut s’en dissocier. Cette terre nourricière est le berceau d’un humanisme qui doit devenir planétaire pour donner un nouveau sens à l’humanité.

Les conséquences de nos nouvelles méthodes de production, de nos régimes alimentaires et de l’agriculture irraisonnée, loin de se conformer au respect de l’environnement provoque un ensemble de phénomènes désastreux que nous ne cessons de condamner pourtant, chaque jour…

-L’ Erosion accélérée des sols
-La salinisation des nappes et de la terre
-La destruction des métabolismes naturels de la terre arable par l’agrochimie
-L’irrémédiable perte de la biodiversité végétale et animale
-Le brevetage et la privatisation du vivant
-L’élimination progressive des paysans, qui sont moins de 2% aujourd’hui en France contre plus de 70% en 1900.
Ne règne t’il pas un paradoxe insupportable lorsque nous constatons que l’eau que nous buvons, la nourriture qui nous fait vivre nous tue pourtant ?
Et il est impératif, et c’est un argument que nous avons en commun, qu’il ne faut pas se laisser tromper par ce mythe du « développement durable », une diversion paradoxale, car soutenant la thèse du « polluons le plus longtemps possible ».
Seule une gestion raisonnée et une révolution des consciences peuvent encore faire changer les choses.

Croire que la terre est dominable est puéril et infantile, c’est lui mentir et c’est nous tromper. Les catastrophes naturelles nous le prouvent, les catastrophes sanitaires également…

Les solutions pour écarter le pire ?
-Produire localement
-Ne pas consommer des produits hors saison (ça me paraît normal et vous ?)
-Cultiver son propre jardin, si la possibilité s’offre à vous.

C’est déjà un début, il étant donné qu’il faut toujours commencer par quelque chose…

Mon avis :
Bon livre, qui à défaut de nous ouvrir les yeux (ils sont déjà grand ouverts) à la mérite d’en devenir poétique. C’est un véritable amour à la terre que cet homme là nous propose, et je suis prêt à le suivre dans cette voie. Malgré des répétitions parfois énervantes dans le texte, un ton emphatique gênant, celle-ci est guidée pourtant par la révolte et l’amour porté sur son métier.
Qu’est ce qu’un agriculteur ?…C’est un gestionnaire raisonné et humaniste des sols et de nos campagnes.