Cf. note de lecture sur mon blog.

Comme je vais aller voir jouer cette pièce, je l'ai relue.
Le personnage principal, Hugo, condamné pour meurtre, à sa sortie de prison, rejoint la cellule communiste où il travaillait et s'interroge sur la vraie raison de son acte : assassinat politique ou passionnel ? alors que ses camarades se demandent si on peut encore avoir confiance en lui.
J'ai été impressionnée par la façon magistrale dont Sartre a monté cette tragédie, opposant des personnages ayant un but commun mais une analyse différente des moyens pour y parvenir. La légèreté avec laquelle certains peuvent condamner à mort, ou changer d'opinion s'oppose à la réflexion et la pureté d'Hugo, grandeur ou obstacle pour un révolutionnaire ? La fin justifie-t-elle les moyens ? La réflexion stérilise-t-elle ? Quelles sont les vraies raisons qui nous poussent à agir ?
Une petite note humoristique pour terminer (histoire vraie que m'a racontée mon père), lorsque la pièce a été jouée la première fois une jeune bourgeoise (pas très futée, il faut l'avouer) est sortie de la salle en disant : "Qu'est-ce que Sartre leur a mis, aux communistes !".

Je reviens du théâtre (Athénée-Louis Jouvet), c'était vraiment très bien.

Condamné pour l'assassinat d'un homme politique, Hugo est libéré sur parole avant la fin de sa sentence. Il reprend alors contact avec la cellule communiste qui l'avait chargé de cet assassinat, mais ses membres semblent plutôt mal à l'aise à l'idée de le réintégrer...
S'ensuit une réflexion intéressante sur ce qui pousse les gens à agir : Hugo a-t-il tué pour des raisons politiques, ou par jalousie, l'homme en question ayant, semble-t-il, tenté de séduire sa femme ? Et quelles étaient les raisons des chefs d'Hugo pour commanditer cet assassinat ? Une oeuvre sombre qui pose aussi la question de quand faut-il faire des compromis.