Je n'aimais pas l'histrion télévisuel de la "Chance aux chansons", ses programations aléatoires d'authentiques artistes oubliés avec de jeunes éphèbes clones de futures "Star AC". Ses tics, ses sorties agressives, tout ce salmigondis de d'avis tranchés et de nostalgies modianesques m'horripilaient. Et puis, à force de feuilleter ses livres sur les présentoirs de Auchan et de Carrefour dans ces intervalles de temps qu'il faut bien "tuer", je me suis découvert un certain plaisir non dénué, je vous le confesse,de voyeurisme, que je m'empressais de qualifier d'information.
"Lentement place de l'église " est un livre qui réjouira les atrabilaires, les pessimistes invétérés, les réactionnaires à tous crins, les suicidaires,les adorateurs de la France moisie chère à Philippe Sollers....
C'est un autre Pascal Sevran qu'il nous ait donné à voir,à lire, ici. Un être sombre et torturé que les "poses médiatiques" n'ont peut-être pas totalement abandonnées dans la rédaction du livre, (parfois l'on se demande si c'est du lard ou du cochon...), mais aussi un homme désemparé,terriblement pessimiste,las de tout depuis la mort de son ami Stéphane. Je n'ai pas pleuré,non, mais son écriture limpide (il écrit "bien"), ajoutée à l'empathie que ,malgré tout, Pascal S. dégage, m'a touché.
Sinon attendez vous à une glorification de Jouhandeau,Chardonne,Léautaud,Céline... Ce courtisan (il dit que non...) de la cour mittérandienne a les mêmes goûts que son mentor...Il dit bien que ce qui le fascinait en Mitterrand c'était plus le côté "Jarnac,Chardonne,vieille France provinciale,les Bons pères,le léttré qui faisait les bouquinistes,le fidèle en amitié...) QUE le successeur de Guesde, Jaurès,Blum...
Ceci dit j'ai quand même bien aimé ce bouquin et nobostant les pollutions télévisuelles Pascal Sevran ne mérite pas du tout l'opprobe dans lequel des petits marquis du culturellement correct voudraient le contenir.
Une belle phrase (je trouve...) de P.S : ".... il m'a souri comme on sourit quand on est ailleurs,égaré à l'intérieur de soi ou personne jamais ne nous rejoint."
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