9 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 6 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : b1, desert, famille, fantastique, fantome, feodal, imagination, mexique, mort, mythe d'ulysse, pere, village, vivants
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[Pedro Paramo | Juan Rulfo] |
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mapiou
Sexe: Inscrit le: 18 Jan 2007 Messages: 90 Localisation: Sceaux
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Posté: Jeu 10 Juin 2010 22:56
Sujet du message: [Pedro Paramo | Juan Rulfo]
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je suis passée à côté. ce livre a l'air magique, si on arrive à rentrer dedans, mais j'ai mélangé tous les personnages, je ne m'y retrouvais plus, peut-être aurais-je dû comme pour les hauts de hurle vent me faire un arbre généalogique ?!!!!
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[Pedro Paramo | Juan Rulfo] |
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Message |
ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
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Posté: Jeu 15 Avr 2010 11:37
Sujet du message: [Pedro Paramo | Juan Rulfo]
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« Il y a des villages qui ont un goût de malheur. On les reconnaît dès que l’on avale un peu de leur air usé et stagnant, aussi appauvri et sec que la vieillesse ».
Le village de Comala est de ceux-là. Tenant la promesse faite à sa mère au moment de son décès, Juan Preciado s'y rend. Il vient y faire la connaissance de son père, Pedro Paramo, qu’il n’a jamais rencontré, et exiger de lui son « dû », selon les propres termes de la défunte.
Seulement, une fois arrivé à destination, les choses se corsent… Les rares âmes qui peuplent encore le village, ne sont justement que des âmes ! Accueilli par des fantômes, Juan va peu à peu apprendre de leurs murmures l’histoire de Comala, et notamment la place qu’y a occupé le fameux Pedro Paramo, grand propriétaire terrien qui imposa le règne de sa volonté par la terreur et la corruption.
C’est dans une atmosphère dépaysante et quelque peu angoissante que nous plonge Juan Rulfo, avec ce récit qui oscille entre conte fantastique et chronique rurale. Et ce n’est pas tant l’évocation de revenants qui suscite cette angoisse, que celle de la part obscure, malfaisante, tapie dans le coeur des habitants du village.
Viols, meurtres commis par les uns, avec la tacite complicité des autres, qui par lâcheté ou simple commodité, ont préféré ne rien voir… rien d’étonnant à ce que les morts de Comala ne parviennent pas à trouver le repos ! Même la terre, contaminée semble-t-il par l'esprit délétère des lieux, n'a jamais donné que des fruits au goût acide.
Tel est le funeste héritage de Juan Preciado : la transmission d'une histoire peu reluisante, peuplée d'âmes en perdition.
C'est en revanche un héritage d'une grande richesse que nous lègue Juan Rulfo avec ce roman particulièrement envoûtant.
http://bookin-ingannmic.blogspot.com
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[pedro paramo | juan rulfo] |
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gérard21
Sexe: Inscrit le: 06 Déc 2009 Messages: 10 Localisation: ILE DE FRANCE
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Posté: Sam 16 Jan 2010 12:58
Sujet du message: [pedro paramo | juan rulfo]
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Première lecture : au bout d’une vingtaine de pages je suis déconcerté. Je pose le livre et je fais autre chose. Impossible de me mobiliser pour continuer cette lecture. J’ai l’impression que mon esprit refuse d’accepter ce que Rulfo propose à son lecteur. C’est-à-dire une gymnastique permanente entre des personnages dont certains sont vivants et d’autres sont morts, mais qui parlent entre eux. J’abandonne.
Seconde lecture : quelques jours s’écoulent et je me dis, comme pour « Le rivage des Syrtes », que je ne peux pas me satisfaire de cette situation. Ce roman est considéré comme un chef-d’œuvre par la critique contemporaine, certains écrivains hispanisants considèrent même que ce livre a changé quelque chose dans leur vie. (Enquête d’El Pais).
Certes je ne suis pas hispanisant, je connais très peu les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du sud, leur culture m’est en grande partie étrangère, donc il se peut que les conditions ne soient pas réunies pour que j’apprécie ce livre à sa juste valeur. Mais ce n’est pas une raison pour renoncer à la lecture intégrale de « Pedro Paramo ».
Je décide donc de reprendre le livre à la première page et de le lire d’un trait en quelques heures.
Après une trentaine de pages, je m’aperçois que c’est gagné, la magie de la lecture s’opère, peu à peu j’entre en symbiose avec l’écriture. Ce qui me paraissait totalement absurde nagère, m’apparaît aujourd’hui comme une évidence.
Il suffit simplement d’établir d’entrer en sympathie avec l’architecture et la démarche romanesque de Juan Rulfo. En fait il s’agit d’une convention tacite entre celui qui a écrit le roman et celui qui le lit.
Le livre décrit le voyage du fils en quête de son père, après la mort de sa mère. Il révèle au jkeube homme la vie et l’histoire de sa famille et des habitants d’une région du Mexique, plus précisément du domaine de Media Luna et des villages qui l’entourent.
L’orininalité de Rulfo est qu’il construit un monde où les morts et les vivants se côtoient et parlent avec le narrateur.
Rulfo nous prévient subtilement que nous pénétrons dans un univers particulier.
« J’avais l’impression de tout voir à travers les souvenirs de ma mère… Sa voix était assourdie, presque éteinte, comme si elle parlait pour elle-seule. » (p. 10)
Quelques lignes plus loin : « J’ai de nouveau entendu la voix de celui qui avançait là, à côté de moi. »
Le bourriquier qui accompagne un temps le fils pour lui montrer le chemin de Comala évoque de manière énigmatique la contrée dans laquelle a vécu son père, Pedro Paramo : « Là-bas on est sur le brasier de la terre. Dans la gueule de l’enfer. Quand je vous aurais dit que la plupart de ceux qui y meurent, une fois arrivés dans le feu éternel, en reviennent pour prendre leur cape… » (page 12)
Plus loin, la particularité de ce monde se précise : « Au débouché d’une rue, je me suis arrêté, quand j’ai vu une dame enveloppée dans son châle disparaître comme si elle n’était pas de ce monde. » (page 15)
Le fils abandonne très vite son scepticisme premier, il comprend ainsi ce que sa mère lui a dit sur son lit de mort : « La-bas, tu m’entendras mieux. Je serai plus près de toi. Tu trouveras la voix de mes souvenirs plus proche que celle de ma mort, si la mort a jamais eu une voix. »
Le fils exprime alors son doute : « J’aurais aimé lui dire (à sa mère) : « Tu t’es trompé d’adresse. Tu m’as donné une fausse indication. Tu m’as envoyé là où nul ne trouve son chemin. Dans un village abandonné. Pour chercher quelqu’un qui n’est plus. »
En fait, il suit les conseils de sa mère et il découvre peu à peu des personnages qui ont bien connu sa mère, son père et qui lui racontent l’histoire de la Media Luna, des villages et de leurs habitants. Ces personnages sont morts. Néanmoins, ils ont une vie. La vie qui est nécessaire pour qu’ils apportent au fils leur témoignage.
La magie s’opère. Il rencontre une vieille femme, une ancienne amie de sa mère qui lui raconte que cette dernière l’a avertie ce matin même que son fils allait venir. Or, il sait très bien que sa mère est morte il y a plusieurs semaines.
Il a alors cette réflexion, qui est la clé du livre : « J’ai cru que cette femme était folle, puis-je n’ai plus rien cru. Je me suis senti dans un monde lointain et me suis laissé emporter. »
C’est exactement la démarche que nous demande de faire Rulfo pour entrer dans son univers romanesque.
Soudain, les villages et les personnages s’animent. On découvre trois générations de Paramo : Lucas le grand-père, Pedro, le père et Miguel le fils, qui meurt prématurément.
Rulfo nous dépeint un monde rural féodal où dominent celui qui possède les terres et celui qui détient le pouvoir religieux, même s'il est lâche et servile. Vol des terres, droit de cuissage, meurtres des récalcitrants, tout y passe. Cela conduira à la révolution de Pancho Villa. Dans son récit qui porte sur la vie de trois générations de Paramo, Rulfo crée la dimension spatio-temporelle qui convient à sa propre imagination, et il nous l’offre en partage.
Notre champ de vision habituel change. C’est là qu’est la grande originalité de ce livre. Mais encore faut-il que le lecteur joue le jeu. Il ne doit pas être passif, mais actif, c’est-à-dire créatif. En lisant, il crée de toutes pièces ce monde imaginaire déjà construit par Rulfo pour lui-même.
Si cette vision partagée n’apparaît pas dans le cours de la lecture on est passé à côté du livre. Ce n’est pas grave, c’est le risque encouru par l’auteur.
En partant à la quête du père dans un monde inconnu de lui, le fils accomplit un voyage initiatique qui peu à peu lui permet de découvrir les clés d’un pays, d’une culture, mais aussi la façon dont les hommes vivent et ont vécu entre eux. Ce monde imaginaire qu’il découvre lui livrera l’âme du Mexique.
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[Pedro Páramo | Juan Rulfo] |
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Message |
apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1959 Localisation: Ile-de-France
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Posté: Sam 13 Déc 2008 17:09
Sujet du message: [Pedro Páramo | Juan Rulfo]
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L' "oniromancie" est le mot-clef de ce chef-d'oeuvre que l'on peut considérer comme surréaliste. La vie et la mort, le nombre déroutant de personnages-fantômes rencontrés par le héros dans le village de son père enseveli par la poussière, le style quasi scénique d'un fractionnement en minuscules fractions narratives rendent cette ouvrage d'une originalité merveilleuse. Je crois avoir déjà écrit (dans ce site) un petit mot sur les étranges relations entre la vie et la mort au Mexique que m'avait inspiré ce roman.
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[Pedro Paramo | Juan Rulfo] |
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Message |
Drallibor
Sexe: Inscrit le: 14 Déc 2007 Messages: 520
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Posté: Mer 17 Sep 2008 14:16
Sujet du message: [Pedro Paramo | Juan Rulfo]
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C'est pour moi une oeuvre d'une richesse thématique à explorer avec minutie. L'intrigue semble centrée sur Pedro Paramo, une personnalité complexe, fuyante, indéfinissable au point qu'on ne peut pas s'y identifier. Il pourrait même susciter une répulsion ou du moins une forme de crainte. En fait, on est plus amené à regarder les nombreuses facettes d'une communauté fermée sur elle-même confrontée à une forme d'inceste ; une famille semble-t-il mais c'est plus que ça.
Folie et fantastique, la frontière est ténue.
Il est question d'un roman campagnard, sur le Mexique profond, je pense que le sens est plus universel.
On pourrait s'arrêter sur le style, mais j'ai l'impression que l'auteur est détaché des recherches d'effets.
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[Pedro Paramo | Juan Rulfo] |
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Message |
Momo
Sexe: Inscrit le: 04 Oct 2005 Messages: 443
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Posté: Sam 19 Juil 2008 10:13
Sujet du message: [Pedro Paramo | Juan Rulfo]
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Le roman paraît d’abord conter l’histoire d’un jeune homme qui, à la mort de sa mère et sur sa demande, revient au village où elle a vécu pour demander des comptes au père qu’il ne connaît pas. Ce village s’appelle Comala, qui veut dire « lieu sur les braises », autrement dit l’enfer.
Un muletier le guide vers le village, mais rapidement on comprend qu’ il est mort. Les hommes et les femmes que le jeune homme rencontre surgissent et s’effacent ainsi. La vie ne passent que par les voix des défunts. Aucune explication, aucune chronologie : on devine peu à peu que ceux qui parlent sont décédés. Leurs souvenirs se mêlent à leurs hallucinations, dans un village fantôme. « Ce village est plein d’échos… Quand on marche, on a l’impression qu’ils vous emboîtent le pas. On entend les craquements. Des rires. Des rires très anciens, comme lassés de rire. Des voix usées d’avoir trop servi…. »
Le mort autour de qui tourne ce colloque souterrain est celui du titre : Pedro Paramo. Il a été le cacique du lieu. A la mort de son père, c’est un adolescent qui se révèle dur, cynique, rusé, mais aussi maître nourricier d’une terre qui sans lui dépérira. Il s’empare des femmes qu’il veut et leur fait des enfants. Il élimine ses ennemis. Il fait tuer le père de la femme qu’il aime plus que tout, elle devient folle, meurt, alors il laisse aller la terre au néant pour se venger des hommes.
Le destin de Pedro Paramo est occupé par les morts qu’il provoque ou subit. Il l’accepte naturellement.
http://aviquesnel.free.fr/Direlire/rulfo_pedro%20paramo.html
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