5 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 4 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : 20e, afrique, apprendre, autobiographie, bilinguisme, centrafrique, grece, identite, langue, litterature migrante, rencontre, sango
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[Les Mots étrangers | Vassilis Alexakis] |
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Claudine
Sexe: Inscrit le: 15 Nov 2007 Messages: 361 Localisation: la rochelle
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Posté: Dim 22 Juil 2012 9:19
Sujet du message: [Les Mots étrangers | Vassilis Alexakis]
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Apprendre le sango pour rien! Difficile à croire. Forcément quand on a commencé, on a envie de voir le pays...et les gens. Enfin, ceux qui parlent en sango et non en français. Pour cela, il est peut être plus judicieux d'entrer en contact avec les gens du peuple, de parler le sango de la rue et non de se gargariser d'accents et d'intonations avec les ministres, ambassadeurs et autres... Je note 2 étoiles parce qu'il m'a permis de voir le côté "français des colonies" qui existe même quand il n'y a plus de colonie!
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[Les mots étrangers | Vassilis Alexakis] |
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Message |
apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1960 Localisation: Ile-de-France
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Posté: Mer 23 Juil 2008 21:36
Sujet du message: [Les mots étrangers | Vassilis Alexakis]
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Est-ce ma propre identification tellement poussée avec le héros de ce roman qui me fait penser (comme à Amiread1) qu'il s'agit plus d'une autobiographie que d'un roman?
Les thèmes: l'apprentissage d'une langue supplémentaire après un bilinguisme très "évolué", d'une langue qui n'a pour l'apprenant aucun but communicatif, une langue "presque" choisie par hasard, pour la seule raison que "Ne pas avoir de raison d'apprendre une langue n'est pas une raison de ne pas l'apprendre" (p. 92)...
Et pourtant, cet apprentissage semble être principalement un moyen d'élaborer le deuil de son père. La répétition si fréquente de la phrase que le héros veut exorciser: "baba ti mbi a kui" ("mon père est mort") constitue la clef de ce récit, dont la profondeur n'apparaît que sous le voile d'une sublime légèreté de ses contenus et de son style. L'apprentissage, avec toutes les émotions que donnent les nouveaux mots, car "les mots étrangers ont du coeur" (p. 320), est une sublimation de la perte, peut-être aussi une compensation d'une enfance retrouvée par la possibilité de s'approprier par petites gorgées (tétées) l'instrument linguistique vierge, tout comme un enfant s'approprie sa première langue.
Et une autre raison du "presque" hasardeux: cette langue africaine, le sango, s'avère avoir un lien de famille avec celui qui l'apprend, un lien avec le père du père, celui qui a laissé une lettre en héritage, qui est en fait une impossibilité d'être lue, l'héritage d'un silence du père, face auquel le héros se retrouve à son tour...
Dans cette optique, le voyage du héros dans le pays du sango, la Centrafrique, est aussi un voyage à la recherche de ce côté-ci de son ascendance, une recherche des sources ainsi qu'une tentative de rendre "vivante" cette langue née d'un décès. C'est peut-être pour cela aussi que la Centrafrique lui rappelle si souvent la Grèce de son enfance: "Suis-je venu ici pour ressusciter mon passé? L'Afrique me le rappelle si souvent que j'ai par moments le sentiment déroutant qu'elle se souvient de moi" (p. 260).
Enfin il y a dans ce livre une ode au multilinguisme et à l'apprentissage des langues: "Les langues vous rendent l'intérêt que vous leur portez. Elles ne vous racontent des histoires que pour vous encourager à dire les vôtres. Comment aurais-je pu écrire en français si la langue ne m'avait pas accepté tel que je suis?" (p. 320), ce qui est la meilleure preuve que les langues font souvent davantage preuve de sens de l'hospitalité des migrants que les humains pour qui elles ne sont qu'un instrument de communication banalement spontané...
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[Les Mots étrangers | Vassilis Alexakis] |
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Message |
pitoune
Sexe: Inscrit le: 15 Juil 2008 Messages: 3 Localisation: paris
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Posté: Mar 15 Juil 2008 14:34
Sujet du message: [Les Mots étrangers | Vassilis Alexakis]
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Voyage entre les mots, les sons et la grammaire, tout ce qui dans une langue nous rattache à notre enfance et nos emotions sans qu'on sans rende compte, et en fait notre langue.
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[Les mots étrangers | Vassilis Alexakis] |
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Auteur |
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Message |
amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
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Posté: Mar 01 Mai 2007 0:39
Sujet du message: [Les mots étrangers | Vassilis Alexakis]
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" On peut trés bien évoquer une découverte et une perte en meme temps" . Ce roman de Vassilis Alexakis , qui est en fait un récit plutot trés autobiographique, les noms propres ont été changés, mélange les questions existentielles et l apprentissage au jour le jour d une langue africaine improbable vouée a une lente disparition . Le père du narrateur est décédé à Athènes ; en remontant dans ses souvenirs d enfance comme en fouillant dans les archives familiales l auteur ( le narrateur ?! ) se découvre beaucoup de liens avec l Afrique. Pour compenser peut ètre la disparition d un père aimé mais plutot "taiseux" il va entreprendre l étude d une langue vernaculaire de Centrafrique : le sango. La première phrase du livre : "Le premier mot de sango que j ai appris est : baba, "papa" . De fil en aiguille la décision d apprendre le sango ammenera le narrateur à s envoler pour Bangi (Bangui), la capitale de Centrafrique ou quelque uns de ses ascendants grecs ont oeuvré au début du siècle. C est la partie que j ai préféré du livre; à coup de phrases courtes et épurées il nous décrit une Afrique "hors du monde", ou " la misère convoite la pauvreté"; pas de misérabilisme ni d appitoiement indécent ; le narrateur, invité par les autorités pour donner moult conférences, nous donne à voir une Afrique digne, courageuse mais o combien avertie des difficultés à rejoindre les bons élèves des pays EVDD.... J ai été emballé par ce livre, il n y a pas d intrigue, pas de suspense, juste un récit lumineux d un homme attérré par la perte de son père, ballotté entre sa culture grecque et sa culture française et qui , en s immergeant dans le sango , croit pouvoir appréhender le Monde d une manière différente... Le livre regorge de belles phrases (me semble t il ...) ainsi celles çi que je ne peux m empécher de vous donner .
: "Plus je les observe (les noirs) et moins je remarque la couleur de leur peau. Je n ai guère conscience, quand je suis à Paris ou à Athènes, que les gens qui m entourent sont blancs. Je suis en train de découvrir qu il n y apas de noirs en Afrique . Il n y en a que sur les autres continents. Leur peau n est qu une tenue de deuil qu ils portent quand ils s ont vont à l étranger. "
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