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Les notes de lectures recherchées

8 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 2 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (6 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : amerique, deuil, famille, heritage spirituel, indien, memoire, mort

[Retour en terre | Jim Harrison, Brice Matthieussent (Tr...]
Auteur    Message
ingannmic



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 22 Aoû 2008
Messages: 737
Localisation: Mérignac

Posté: Mer 21 Juil 2010 12:43
MessageSujet du message: [Retour en terre | Jim Harrison, Brice Matthieussent (Tr...]
Commentaires : 0 >>

DIALOGUE AVEC MON COPAIN ZAPH...

Ing, j'ai un problème de conscience !
C'est à propos de cet écrivain, Harrison, ça fait des années que je ne lis que des commentaires favorables, voire élogieux sur lui.
Alors, quand j'ai ouvert "Retour en terre", je me faisais une joie de le lire, en plus, il parait qu'il compte parmi ses meilleurs livres.
Seulement voilà, ça a fait pfffuittt comme un pétard mouillé. Ce bouquin m'a laissé relativement froid.
Ça m'énerve, parce que j'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose.
Mais tu as aussi lu ce livre ; il t'a fait quel effet, à toi ?


Je l’ai beaucoup aimé en ce qui me concerne.
J’y ai retrouvé ce qui m’avait déjà plu dans les autres romans que j’ai lus de lui, et notamment cet attachement que suscitent ses personnages.
J’aime leur façon à la fois simple et profonde de considérer le monde qui les entoure, la relation parfois presque fusionnelle que certains d’entre eux entretiennent avec la nature, les animaux. Ils dégagent une sorte de sérénité, et semblent trouver important de pendre soin les uns des autres.
Maintenant, je peux comprendre aussi que ce genre de récit puisse laisser froid… mais je suis presque déçue pour toi, au regard du plaisir et du sentiment de plénitude que m’a procuré cette lecture.

Bah, pour les personnages, je trouve justement qu'ils sont un peu trop effleurés. En fait, il y en a beaucoup (tu m'as avoué toi-même avoir eu recours à un arbre généalogique), et l'auteur se disperse un peu entre eux. Le personnage le plus attachant est probablement Donald, celui qui justement est défini en creux par l'intersection de tous les autres. Mais même lui, je le trouve un peu caricatural. Le "bon Indien", au physique impressionnant mais au coeur d'or, fidèle aux croyances et à la terre de ses ancêtres.
Quant à la nature, elle est constamment évoquée, mais jamais vraiment ressentie -du moins c'est mon opinion. Si je compare par exemple avec certains auteurs japonais, chez qui on ressent un véritable lien entre la nature et l'esprit ou les sentiments des personnages, je n'ai rien trouvé de tel ici. Même les rares descriptions ne font pas le poids.
Mais bon, je suis très content pour toi si tu as aimé ce livre !


C’est marrant de voir comme un même texte peut avoir des résonances différentes. Tu parles de dispersion, et de superficialité (si j’ai bien compris), quand je pense davantage sobriété et plénitude… et je n’ai pas trouvé le personnage de Donald caricatural, mais est-ce parce que je pense qu’un tel personnage peut exister ou bien parce que j’aimerais qu’il existe ? L’impact qu’ont sur nous nos lectures est sans doute lié à ce qu’on y projette, et je crois que les romans de Jim Harrison sont en parfaite adéquation avec l’importance que j’accorde à certaines valeurs (le fait de savoir prendre son temps, notamment, ou d’écouter les autres).
En ce qui me concerne, c’est le personnage de Cynthia que j’ai préféré, qui m’a beaucoup rappelé celui de Dalva, du roman éponyme.

Dis, j'espérais qu'on allait pouvoir se disputer un peu, pour une fois qu'on n'est pas d'accord sur un livre !
Mais on dirait que c'est impossible de se disputer avec toi.
Caricatural ou pas, Donald ? En fait, j'ai l'impression que la réalité est bourrée de gens caricaturaux, alors en fait, Donald est peut-être très réaliste.
Et je crois que tu as raison sur la subjectivité des lectures. Je pense que j'ai tellement entendu parler de Harrison que j'attendais trop de ce bouquin. Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais un pressentiment négatif. Je n'ai probablement pas abordé cette histoire avec un esprit suffisamment ouvert, je ne l'ai pas laissée s'infiltrer tranquillement en moi. Il est très possible que si je n'avais pas eu d'idée préconçue, j'aurais aimé ce bouquin. Du coup, ma déception est d'autant plus grande. Je suis un peu tordu, non ?


Ce n'est pas tordu du tout ! Il m'est arrivé plusieurs fois aussi d'être déçue par un livre parce qu'il ne correspondait pas à ce que j'en attendais (je pense par exemple à "La route", de McCarthy, tellement porté aux nues que jusqu'à la fin de ma lecture, j'ai attendu quelque chose qui n'est jamais venu, et que du coup, je crois être complètement passée à côté de ce bouquin !)
Pour en revenir à "Retour en terre", je trouve le terme que tu utilises, quand tu parles de le laisser "s'infiltrer", très adapté. C'est un roman qui à mon avis parle davantage au coeur qu'à l'esprit, et qui a eu sur moi un effet apaisant. Même la façon dont Jim Harrison aborde le thème de l'acceptation de la mort d'un être cher l'est avec une certaine sérénité. Ses personnages ont certes des moments difficiles, mais donnent toujours le sentiment de finir par les surpasser par leur maturité émotionnelle et leur capacité à s'auto-analyser.
Quant à se disputer, eh bien, il aurait fallu pour cela que tu me mettes en colère, et le fait de ne pas avoir aimé ce roman ne ma paraît pas un motif suffisant!
Penses-tu réessayer un jour de lire Jim Harrison ?

Oh oui, je pense que je re-tenterai un jour Harrison. Ce n'est pas comme si je l'avais trouvé vraiment mauvais. Mais pas tout de suite, je laisserai faire le hasard.
En fait, j'avais eu un peu la même expérience avec Paul Auster : ma première tentative avait été désastreuse, mais maintenant, plus je le lis, plus je l'apprécie ; j'ai même placé un de ses romans dans mon top 10 (d'accord, en position 22, mais c'est pas mal quand même !).
Et toi, j'imagine que tu continueras à explorer l'oeuvre de Harrison ?


Bien sûr ! J'ai d'ailleurs dans ma PAL "Sur la route du retour", qui est plus ou moins une suite de "Dalva", et j'aimerais aussi lire "De Marquette à Vera Cruz", que l'on m'a chaudement recommandé.
Je te conseillerai bien "Dalva", seulement, on y retrouve aussi une multitude de personnages du présent et du passé, et il n'est pas facile au départ de s'y repérer. Sinon, les thèmes sont un peu les mêmes que ceux de "Retour en terre", mais traités à mon avis avec plus de profondeur. Jim Harrison y met en scène le même genre de héros, des aïeux indiens, des chevaux, et une nature très présente... j'avais d'ailleurs fini par croire qu'il avait lui-même des origines indiennes, le génocide de ce peuple étant souvent évoqué dans son oeuvre, mais apparemment ce n'est pas le cas.
Il semble malgré tout attacher beaucoup d'importance au fait que l'Amérique était en premier lieu une terre indienne.

Ah, c'est marrant, j'étais aussi persuadé qu'il avait des origines indiennes.
"De Marquette à Vera Cruz", c'était a priori celui qui me tentait le plus, mais le hasard a fait que je suis tombé sur "Retour en terre".
J'attendrai probablement de connaître ton opinion sur celui-là avant de me laisser de nouveau tenter
.


http://bookin-ingannmic.blogspot.com/
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[Retour en terre | Jim Harrison]
Auteur    Message
Mariecesttout



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Messages: 149

Posté: Mar 08 Jan 2008 1:12
MessageSujet du message: [Retour en terre | Jim Harrison]
Commentaires : 0 >>

Retour en terre
traduit de l'anglais ( Etats- Unis)par Brice Matthieussent
Editions Christian Bourgois

"Nous sommes allés aider Cynthia quand elle a arrêté la voiture. Donald voulait tenter de parcourir à pied la vingtaine de mètres de terrain accidenté avec l'aide de son déambulateur., Clare et David l'entourant de part et d'autre. Il souriait et j'ai du détourner les yeux pour refouler un sanglot , puis j'ai renoncé et laissé libre cours à mes pleurs. Cynthia et David l'ont aidé à s'assoir au bord du trou, puis Cynthia s'est assise près de Donald et lui a enlacé les épaules. Donal a adressé un signe de tête à Hérald, qui a aussitôt enfoncé l'aiguille de la seringue dans le bras de son père. Clare et moi sommes descendus au fond de la tombe pour aider Donald à s'allonger sur le lit de branches de cèdre. Cynthia s'est glissée au fond, puis, allongée près de Donald en lui adressant des paroles douces. Quelques minutes lus tard, Donald était mort et nous nous sommes entraidés pour sortir de la tombe. Cynthia y a lancé une poignée de terre en chuchotant quelque chose que je n'ai pas entendu. Puis Cynthia et Dvid se sont assis dans l'herbe à l'écart, pendant qu'Hérald et moi remplissions la tombe de terre. Clare, qui était partie cueillir des fleurs sauvages, les a jetées en pluie sur le monticule de terre. Puis nous sommes tous rentrés à la maison."


Ainsi doit mourir Donald, atteint d'une sclérose latérale amyotrophique, conformément à la tradition de ses ancêtres indiens s'il veut que son esprit revienne, et pourquoi pas dans le corps d'un ours...

«J'ai eu la chance de passer ma vie près de la terre. Cela rend les adieux plus difficiles. Les membres de ma famille m'accompagneront comme ce vieux corbeau tombant lentement à travers les branches d'un sapin»

Mais avant de mourir et de faire retourner son corps à la terre, il use ses dernières forces à raconter à ses enfants Herald et Clare d'où il vient. Ce premier récit de trois générations de métis indien-finnois qui cherchent à s'implanter dans le Michigan est déjà un roman en soi, et la première partie de ce livre.

Suivent pendant l'année qui suit les récits de ses proches, et leurs propres façons d'accepter cette mort. C'est là que l'on retrouve David, personnage principal de Marquette à VeraCruz, éternel errant qui ne remet pas d'appartenir à une famille de prédateurs qui massacraient les forêts pour faire fortune.
Et Cynthia, la soeur de David , qui s'est enfuie à 17 ans avec Donald, fils du jardinier de ses parents ,"l'homme parmi tous les hommes qui ressemblait le moins à mon père".

Clare, la fille de Donald et Cynthia, choisit d'hiberner selon la tradition indienne, pour tenter d'approcher l'esprit de son père.
Et la force de Jim Harrison est de réussir à nous faire comprendre que ce chemin en vaut bien un autre,qu'il n'y a ni mode d'emploi, ni morale, ni méthode ou croyance mieux adaptées les unes que les autres pour faire face au désespoir et faire ce que demande Donald :

"Tu peux te souvenir de moi, mais laisse-moi partir"
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