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[Wizz et Buzz. T. 2 | Winshluss, Cizo] |
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Auteur |
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Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Sam 13 Oct 2007 16:18
Sujet du message: [Wizz et Buzz. T. 2 | Winshluss, Cizo]
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Un an seulement après le premier tome arrive déjà le second volume de Wizz et Buzz concocté par le duo Winshluss et Cizo, aux éditions Delcourt, dans la jeune collection Shampooing dirigée par Lewis Tronheim. Les auteurs se sont châtrés d'une partie de leur talent puisqu'il a été nécessaire d'édulcorer les travers humains, brider le sens de la parodie et de la démesure, bannir le sexe et la guerre. La collection impose probablement une ligne de conduite et exerce ainsi une censure implicite. Une nouvelle fois, plusieurs planches réussies tirent l'album vers le haut. Les auteurs ont l'art de récupérer les peurs enfantines pour les rendre acceptables aux yeux des enfants. Ainsi, quand Wizz invoque les esprits et qu'un crâne flottant se matérialise, Buzz, le grand mou couard, juste avant de prendre la fuite, répond à la tête de mort en colère : "C'est son idée Monsieur la tête ! Je lui avais dit de pas faire ça !" "Monsieur la tête" est une trouvaille géniale. La mort se trouve d'un seul coup dédramatisée. D'ailleurs, le crâne s'adoucit aussitôt et accepte l'invitation. Comme il n'a rien mangé depuis 200 ans, 3 poulets rôtis, 12 boîtes de raviolis et 26 yaourts plus tard, la serviette nouée à un cou invisible, Wizz prie son hôte de rentrer chez lui. Peine perdue, l'esprit est crevé, il part occuper le lit de Wizz (un bonnet de nuit vissé sur le crâne pour ne pas se refroidir davantage). L'histoire suivante joue sur le même registre. Le tyrannosaure est suffisamment cauchemardesque pour que l'enfant soit fasciné. Wizz et Buzz sont transplantés dans une préhistoire qui ne manque pas d'ère et les télescope volontiers. Les deux chasseurs découvrent le feu et décident d'aller brûler les tyrannosaures la nuit dans leur antre, en représailles des frayeurs accumulées. Difficile de ne pas rire quand le grand lézard souffle les torches, que ses compères carnassiers applaudissent (clap ! clap !) et que les deux nigauds transpirent en dessous des babines retroussées et dégoulinantes, comme deux bougies qui fondent. Les auteurs concluent : "Il y a 1 million d'années, deux crétins préhistoriques ont inventé le gâteau d'anniversaire pour tyrannosaures... (livré à domicile)". Le comble pour Winshluss (Vincent Paronnaud, co-réalisateur de Persépolis), véritable maestro d'une bande dessinée francophone indépendante, serait qu'il soit à son tour récupéré, que sa férocité salutaire s'atténue, que son art jubilatoire du détournement et du recyclage perpétuels s'affadisse et surtout que ses dessins géniaux dans le trait, le volume et la couleur, fascinants dans l'outrance et le propos se simplifient, se délayent et s'amoindrissent comme ce fut le cas pour Vuillemin naguère. Quand Winshluss se décidera-t-il à clore sa parodie de Pinocchio, véritable chef-d'oeuvre en puissance que les lecteurs de la revue Ferraille attendent depuis si longtemps déjà ?
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[Wizz et Buzz. T. 1 | Winshluss, Cizo] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Ven 12 Oct 2007 20:56
Sujet du message: [Wizz et Buzz. T. 1 | Winshluss, Cizo]
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Wizz et Buzz sont tour à tour deux enfants, deux ados ou deux adultes. Leur physique improbable et leur plastique imprécise (un long nez en forme de bilboquet et une perpétuelle mèche grasse sur les yeux pour Buzz, un groin de cochon pour Wizz, Buzz est long, Wizz est trapu) les rendent malléables et adaptables à toutes circonstances et toutes époques. Les gags en une ou deux planches jouent sur une irréductible bêtise humaine : fainéantise, gourmandise, orgueil... Parodie, caricature, clin d'oeil, les auteurs, Winshluss et Cizo, récupèrent et détournent le film fantastique (Nosferatu mâtiné de Frankenstein), le conte de fée (Cendrillon), le génie de la lampe d'Alladin... Lorsque le docteur Buzz immobilise le vampire Wizz avec deux saucissons d'ail croisés et entreprend de lui redresser la dentition, le lecteur ne peut que faire saillir ses crocs dans un rire de bon aloi. Lorsque la fée Buzz transforme le petit cochon en Wizz Laclasse, danseur hors pair et séducteur de princesse, alors que les douze coups de minuit sonnent, que le fumet délétère s'échappe de la chaussure abandonnée dans l'escalier et assaille l'odorat délicat de la princesse sourcilleuse, le lecteur ne peut que partir à la renverse en se gondolant tant la chute est drôle. D'autres planches sont moins réussies. Des gags poussifs s'essoufflent sous des dessins hâtifs comme si les auteurs avaient dû colmater à la va-vite un album à terminer dans l'urgence. On peut espérer mieux d'un tandem d'exception comme Wizz et Buzz, Winshluss et Cizo.
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