9 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 5 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : anticipation, contre-utopie, controle, denatalite, dictature, dystopie, etats-unis, fanatique, fecondite, feminisme, fondamentalisme, integrisme, maternite, patriarcat, persecution, pollution, religieux, repression sexuelle, reproduction, servante, societe, xxeme siecle
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Swann
Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2642
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Posté: Jeu 20 Fév 2020 17:41
Sujet du message:
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Une célèbre contre-utopie que je n'avais encore jamais lue... pour ma part, elle n'a aucune chance de se produire, mais dès 1985, ce n'était quand même pas mal vu !
D'accord avec l'autrice pour réfuter que ce soit un roman au propos féministe, sous prétexte que les femmes y sont vues en état d'oppression : en réalité, les hommes y sont tellement piteux et tellement réprimés ou voués à l'hypocrisie que le pouvoir qu'ils y gagnent ne les avance guère.
Cf. note de lecture sur mon blog.
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[La servante écarlate | Margaret Atwood] |
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ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
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Posté: Ven 31 Mai 2013 20:43
Sujet du message: [La servante écarlate | Margaret Atwood]
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Elle est une servante écarlate dans un monde où les femmes sont réduites à l'état d' "ustensiles".
Son rôle est de procréer.
Pour cela, elle est placée dans de riches foyers dont le couple ne parvient pas à avoir d'enfant, et qui va ainsi disposer de sa matrice. La stérilité, corollaire d'une extrême pollution de l'environnement, est quasiment devenue une généralité.
Defred -puisque tel est le nouveau patronyme de cette servante écarlate, attribué en fonction du nom de l'homme avec lequel elle doit s'accoupler- est par conséquent une denrée rare et précieuse. En tant que telle, elle doit prendre soin de son corps, considéré comme un bien de la collectivité. Nulle possibilité de fuite, ni même de déroger aux règles drastiques qui sont fixées : les espions sont partout, et le moindre manquement est passible de mort.
Elle jouit d'un statut privilégié, si on le compare à celui, par exemple, des "éconofemmes", affectées comme compagnes aux membres des classes les plus miséreuses, et son sort est bien plus enviable que celui de celles qui, considérées comme inutiles -parce que trop vieilles, ou trop rebelles- ont été envoyées aux colonies, où elles accomplissent les travaux les plus ingrats et les plus dangereux, jusqu'à ce que mort s'ensuive...
Les journées sont souvent longues, s'étirent entre de de fréquentes plages d'inactivité -la lecture, l'écriture, les distractions en général sont prohibés- et les tâches qu'imposent son rôle de "réceptacle"... Les souvenirs remontent alors à la surface, ceux d'une existence tellement différente, d'un avant dont les images peu à peu s'estompent. Souvenirs de Luke, son mari bien-aimé, de leur petite fille, dont elle ne sait même pas si elle toujours vivante. Nostalgie d'un monde où les individus étaient libres, d'avoir des enfants, d'épouser l'élu(e) de son cœur, où les femmes avaient accès à l'université, aux clubs de sports, pouvaient faire carrière et porter des tenues légères...
Nous ne sommes ni sur une autre planète, ni au XXXème siècle, mais aux États-Unis, au lendemain des années 80. Un coup d'état a permis l'avènement de cette nouvelle société, sous la forme d'une République baptisée Gilead, et d'éradiquer les fléaux qui avaient transformé le monde en un enfer décadent et voué à la destruction. Finies la pornographie envahissante, l'extrême insécurité... Les hommes ont renoué avec ces valeurs séculaires que sont la famille, la procréation... Les émotions, le désir en tête, sont proscrits, voici venue l'ère du pragmatisme puritain, qui reconnait au corps son utilité fonctionnelle, mais renie ses élans et ses besoins..
Mais on a beau dissimuler les corps sous des voiles, interdire tout contact physique qui n'aurait pas pour but la procréation, on ne peut pas empêcher les êtres de ressentir. Le journal que tient Defred, dans lequel elle relate son triste quotidien, foisonne de sensations. La caresse du soleil sur la peau procure un plaisir immense, les odeurs -corporelles, notamment- sont omniprésentes, certains bruits -comme celui de pages qui se tournent- paraissent amplifiés comme si la jeune femme se raccrochait à la moindre manifestation de ses sens pour se rappeler qu'elle est vivante et unique, et tentait d'assouvir ainsi sa soif de contact physique.
Avec ce roman, Margaret Atwood pose la question du statut de la femme dans une société où elle acquiert de plus en plus d'indépendance. Elle met en avant la difficulté à jouir de sa liberté sexuelle tout en imposant le respect de son intégrité physique, et alerte sur les dérives d'une société ultra libertaire, au sein de laquelle le sexe ne serait plus qu'un bien de consommation.
Sa République imaginaire (dictature fondée dans le but de parer à ces dérives) et les fanatiques qui la gouvernent font froid dans le dos, la solitude et le découragement de Defred face à l'implacable système qui annihile son individualité attristent.
On se laisse facilement prendre par "La servante écarlate", curieux de découvrir ce qu'il va advenir de son héroïne, et on se surprend parfois à se demander si Gilead, dans certaines parties du globe, n'existe pas déjà un peu...
BOOK'ING
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[La servante écarlate | Margaret Atwood] |
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chlorine
Sexe: Inscrit le: 30 Sep 2006 Messages: 620 Localisation: Paris
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Posté: Dim 08 Avr 2012 16:37
Sujet du message: [La servante écarlate | Margaret Atwood]
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La différence entre ce livre et des romans décrivant des dystopies, dans le style de 1984 ou du meilleur des mondes, c'est que les protagonistes (ou au moins les femmes) ont conscience de ce qui ne va pas : en moins d'une génération, leur monde a basculé, d'un mode de vie très proche du nôtre à un régime totalitaire où les femmes n'ont plus aucun droit. Le personnage principal est une servante, vouée à la reproduction. Elle vit dans la maison d'un homme et de son épouse, et son unique rôle est de concevoir un enfant, qui sera donné à l'épouse, et elle redoute ce qui se passera si elle n'arrive pas à concevoir : elle sera remplacée, mais qu'adviendra-t-il d'elle ?
On suit son quotidien incroyablement oppressif, où elle n'a le droit de rien faire, ne peut sortir qu'accompagnée d'une autre servante, toutes deux devant être complètement cachées par des vêtements amples et de grandes capuches, ne devant pas regarder autre chose que leurs pieds... En même temps elle se rappelle de sa vie d'avant, et de comment les choses ont changé.
Une des grandes forces de ce roman à mon avis est de voir comment elle peut arriver à s'habituer à ce régime, et, tout en le trouvant détestable, douter de si sa vie a pu être à ce point différente auparavant. On pourra trouver la comparaison avec Visage volé de Latifa intéressante, ou pas.
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[La servante écarlate | Margaret Atwood] |
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Message |
sentinelle
Sexe: Inscrit le: 26 Juin 2007 Messages: 228 Localisation: Bruxelles
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Posté: Mer 23 Avr 2008 21:54
Sujet du message: [La servante écarlate | Margaret Atwood]
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La servante écarlate est un roman féministe d’anticipation. La pollution, les explosions d’usines atomiques, les radiations et une souche mutante de syphilis ont eu raison de la fertilité humaine. Peu de femmes tombent encore enceintes, et celles qui le sont ont une chance sur quatre d'accoucher d’un enfant normalement constitué.
Ces conditions de dénatalité constitueront le terreau fertile à l’instauration d’une République Ultra Conservatrice qui n’a rien à envier aux sociétés intégristes. Les femmes en âge de procréer ne sont plus que des matrices mises à la disposition de hauts placés appelés « les commandants » : ce sont « les servantes écarlates ». Toutes de rouge vêtues à l’exception des voiles blancs de leurs cornettes, elles accomplissent leurs tâches comme des somnambules.
Citation: « Je ne peux éviter de voir, à présent, le petit tatouage sur ma cheville. Quatre chiffres et un œil, un passeport à l’inverse. Il est censé garantir que je ne pourrai jamais me fondre définitivement dans un autre paysage. Je suis trop importante, trop rare pour cela. Je suis une ressource nationale. »
A leurs côtés, nous retrouvons les Tantes, sortes de sœurs/éducatrices de centres d’éducation des servantes écarlates ; les Epouses officielles des Commandants sans oublier les Marthas, ménagères et cuisinières de la maison.
Defred est l’une de ces servantes écarlates. La peur et l'angoisse générée par les craintes de répression ne lui font pas oublier le temps « d’avant » où les femmes avaient le droit de lire, d’avoir un nom, un travail, de l’argent et où l’amour avait encore le droit d’exister.
Citation: « Il nous est interdit de nous trouver en tête à tête avec les Commandants. Notre fonction est la reproduction ; nous ne sommes pas des concubines, des geishas ni des courtisanes. Au contraire : tout a été fait pour nous éliminer de ces catégories. Rien en nous ne doit séduire, aucune latitude n’est autorisée pour que fleurissent des désirs secrets, nulle faveur particulière ne doit être extorquées par des cajoleries, ni de part ni d’autre ; l’amour ne doit trouver aucune prise. Nous sommes des utérus à deux pattes, un point c’est tout : vases sacrés, calices ambulants. »
Margaret Atwood nous décrit cette société fondamentaliste avec des mots simples mais qui sonnent tellement justes que nous avons l’impression d’y être en compagnie de Defred : autodafés, pendaisons publiques, peur de la délation et l’extrême solitude que lui confère son statut de femme-matrice ne peuvent nous laisser de marbre. La servante écarlate est un roman qui lorgne du côté de 1984 de George Orwell. Terrifiant et glaçant à la fois. Un roman qui gagne à être connu !
Remarque : La servante écarlate ("The Handmaid's Tale") a été adapté au cinéma en 1990 par Volker Schlöndorff avec Natasha Richardson, Robert Duvall et Elizabeth McGovern.
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[La Servante écarlate | Margaret Atwood] |
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