Londres, années 1990 : William, jeune pianiste, est témoin d'un meurtre commis par deux nains cagoulés. Seul témoin, donc suspect n° 1, il a juste le temps de s'enfuir avant l'arrivée de la police. Commence alors pour lui une nuit d'errance dans la ville, entrecoupée de souvenirs et de réflexions pour comprendre pourquoi et comment il en est arrivé là :
Jeune provincial monté à la capitale en quête de gloire, il végète depuis dans des groupes rock de troisième zone, entre enregistrement de titres calamiteux et concerts désastreux dans des bouges. Prisonnier d'une banlieue HLM déprimante, d'une histoire d'amour franchement bancale et d'un plan de carrière visiblement mal engagé, William sombre petit à petit dans la neurasthénie, sa vie s'empêtrant depuis des mois dans une longue série de frustrations et de malencontreux coups du sort.
Au bout de cette cauchemardesque nuit londonienne, la révélation ultime sur les auteurs du crime et leur commanditaire laisse un gout d'inachevé. Car si le style ironique et l'humour noir de Jonathan Coe font merveille, j'ai été déçue par l'histoire elle-même qui manque cruellement de profondeur et de crédibilité : l'errance de William s'apparente à une suite d'instantanés, certains cocasses, mais dépourvus de cohérence. Quant au final, il arrive en catastrophe et est lui-même assez catastrophique.
le cri du lézard