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Mots-clés associés à cette oeuvre : dictature, exil, identite, juif, langue, roumanie
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[Le retour du hooligan : Une vie | Norman Manea, Odile S...] |
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Mariecesttout
Sexe: Inscrit le: 18 Aoû 2007 Messages: 149
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Posté: Jeu 20 Sep 2007 1:49
Sujet du message: [Le retour du hooligan : Une vie | Norman Manea, Odile S...]
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Commentaires : 11 >> |
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Le retour du hooligan ( Une vie )
Traduit du roumain par Nicolas Véron
Editions du Seuil
Norman Manea est né en Bucovine (Roumanie) en 1936. Le premier voyage qu'il a fait, c'est à 5 ans. Dans un wagon à bestiaux, avec parents et grands parents. Les plus âgés ne reviendront pas. Le maréchal Antonescu avait décidé la déportation de tous les juifs dans des camps en Ukraine. Il est revenu 4 ans plus tard. "J'étais un vieillard qui allait avoir 9 ans".
Et à 50 ans, trop tard peut être, il est reparti: " A cinq ans la première fois à cause d'un Dictateur. A cinquante ans, à cause d'un autre Dictateur et d'une idéologie opposée. Quelle blague!".
Oui, enfin, c'est d'un humour désespéré qu'il s'agit là, et c'est au cours d'un bref séjour effectué à contre coeur sur le sol natal qu'il résumera ainsi: " Reste la honte de ne pas être parti à temps, la honte d'être parti quand même, la honte d'être ramené au point de départ."
Avant l'exil, avant l'abandon de sa mère qui le suppliait d'au moins revenir pour son enterrement, le refuge pour lui était l'écriture : " Grâce au dialogue engagé avec des amis virtuels, la littérature allait me sauver de la mutilation imposée par l'Autorité". Sauver des nouvelles persécutions, de la délation systématique, des tribunaux populaires qui de nouveau transforment son père en "pou" et lui en "fils de pou" à cause d'une anonyme et fausse dénonciation ( pour un crime impardonnable, il aurait offert gratuitement une bicyclette à quelqu'un.......)et l'envoient croupir dans un autre camp.
"La fatalité de la terreur pouvait s'abattre sur n'importe qui, n'importe quand, n'importe où et pour n'importe quelle raison."
Car ,pour Manea, l'exil signifiait plus que quitter la terre, c'était quitter la langue. Il se demandait si l'exil, pour un écrivain, n'était pas l'équivalent du suicide. Mais peu à peu ,la réalité l'impose: "Et la mort qui me guettait ici, à domicile? Le rétrécissement accéléré de l'existence, la prolifération des dangers rendaient sans objet les inquiétudes quant à la possibilité de renaitre , au seuil de la vieillesse, dans une autre langue et un autre pays."
Alors, avec toujours sur lui ces phrases de Joyce dans Dedalus : " Je ne veux pas servir ce à quoi je ne crois plus , que cela s'appelle mon foyer, ma patrie ou mon Eglise. Je veux essayer de m'exprimer ,sous quelque forme d'existence ou d'art, aussi librement et complètement que possible, en usant pour ma défense des seules armes que je m'autorise: le silence, l'exil, la ruse.", Manea va organiser son départ; D'abord vers l'Allemagne, puis les Etats Unis .
Etats Unis où il vit désormais, Etats Unis, pays des exilés de tous lieux, et de Mark Twain , dont les phrases suivantes pourront accompagner celles de Joyce: "Je crois ne pas avoir de préjugés. Je peux affronter n'importe quelle société. Tout ce qui m'importe est de savoir qu'un homme est un être humain -cela me suffit. Il ne peut pas être pire".......
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[Le retour du hooligan : Une vie | Norman Manea, Odile S...] |
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amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
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Posté: Sam 28 Juil 2007 23:22
Sujet du message: [Le retour du hooligan : Une vie | Norman Manea, Odile S...]
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Commentaires : 0 >> |
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Juif et roumain, Norman Manea porte en lui deux stigmates antinomiques, tant pour les tenants de la "Grande Roumanie" d Antonescu qui le déportera, lui et sa famille,en Transnistrie en 1941, que pour les nouveaux maitres rouges arrivés dans les fourgons de l armée russe en 45.
Pendant 40 ans Norman Manea va faire semblant dans le pays du Pére Ubu qu était la Roumanie du "Génie des Carpathes" ; arrivé au terme de l endurance il va émigrer en 1986, choisissant les USA plus par commodité que par gout.
En 1997, poussé par le directeur de l université ou il enseigne, il va retourner en Roumanie "libérée" , retour aux sources et ressourcement de la mémoire...
Ces 10 jours passé a donner des conférences, à revoir des amis,à retourner sur les lieux de son enfance, lui donneront à voir un pays qui n a pas totalement rompu avec ses vieux démons, la nouvelle Roumanie capitaliste renoue avec ses obsessions et ses peurs...un article de Manea faisant la lumiere sur les accointances pour le moins avérées de Mircea Eliade avec le fascisme de la Garde de fer de Codreanu, lui attirera les foudres des journaux de droite ; ces journaux(dont la plupart sont des reconvertis de l ancien pouvoir communiste) , lui dénient l identité roumaine et le taxe de mauvais roumain,internationnaliste, à la limite appatride... lui dont la famille est établie en Roumanie depuis le 18e siecle... et dont la langue est le seul bien qu il emporta aux USA !
Car ce sont bien les mots clés du "problème": langue et exil... d ou de nombreuses digressions ; Quid de l identité roumaine ? rappels des écrivains et poetes roumains exilés, (Cioran, Celan,Ionesco...), Norman Manea creuse dans sa mémoire pour mieux trouver des raisons de se croire encore roumain;
Malgré le grand interet que j ai porté à ce livre (je suis trés proche émotionellement de ce pays...), j ai trouvé le livre de Manea difficile à lire, d ou la note lembda; le style y est pour beaucoup: métaphores envahissantes, coq à l ane, personnages cryptés dont on suppute le role et la fonction...Dommage.
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