Un professeur se souvient de la relation ambiguë qu'il a entretenue, jeune, avec l'un de ses professeurs, qui le fascinait.

Les sentiments, le doute, la frustration sont très bien décrits et ce livre est très "réel".

Un étudiant préfère mener une vie de débauche plutôt que de se consacrer à ses études jusqu'au jour honteux où son père débarque chez lui à l'improviste. Il décide alors de changer d'université et tombe en admiration devant son professeur pour lequel il retrouvera le goût des études et des pièces shakespeariennes. Le professeur lui propose de venir loger dans une chambre de la pension de famille où il loge avec sa femme. Il faudra beaucoup de temps pour que le jeune étudiant apprenne la vérité sur les causes de l'étrange attitude de son professeur.
Bien qu'écrit au milieu des années 20, ce court roman me fait penser aux grands classiques du XIXème avec ses descriptions des états d'âme de l'étudiant.

Le jeune homme héros de ce récit est encore plein de fougue adolescente ; il n'a d'abord aucune envie de se mettre aux études, mais, voyant à quel point son père est meurtri de son mauvais comportement, il se décide à suivre, un peu par hasard, le cours du professeur qui va changer sa vie.
On sent bien, dans ses paroles, qu'il est entier, et pas toujours réfléchi. Il est blessé de ce qu'il pense être l'indifférence de son professeur à certains moments... Et, si l'on connaît déjà la trame de l'histoire, ou si tout simplement on a compris de quoi il en retourne réellement, c'est d'autant plus tragique. On sent tout le sacrifice du professeur, le masque qu'il se force à porter pour le bien du jeune homme... Et on souffre avec lui.
Une bloggeuse compare Zweig à un musicien ; je partage son avis, il manie si bien la langue qu'elle est pleine d'une musicalité qui vous chavire. Quel talent pour nous faire ressentir ce foisonnement d'émotions, cette confusion des sentiments! Et que le titre est donc bien choisi! La trame en elle-même est déjà remarquable : il faut du courage pour aborder ce genre de sujet à la fin des années 20. Mais c'est ce jeu avec les mots qui parvient à nous chambouler ainsi, et Zweig est décidément un immense écrivain, que je suis heureuse de revoir au goût du jour.

J'abandonne provisoirement la lecture de ce roman, entamé il y a plusieurs semaines, mais qui ne correspond pas du tout à ce que j'ai envie de lire en ce moment !