L'auteur dans ce livre montre, sans aucun dogmatisme, combien les valeurs de notre civilisation doivent au message biblique, combien l'évangile est une force subversive, si on ne l'édulcore pas, et combien le message d'espérance contenu dans ces textes anciens pourrait soutenir ceux qui croient encore au progrès de l'humanité et refusent de baisser les bras devant le Mal qui paraît souvent triomphant.
Il rend à la fois hommage aux églises chrétiennes qui ont permis à ce message de s'ancrer dans les consciences et de se transmettre, sans nier tout ce qui est répréhensible dans leur action.
J'ai beaucoup apprécié ce livre, dans un monde où un discours réducteur et mal informé prévaut souvent. Il me semble que Jean-Claude Guillebaud fait montre ici de courage, d'humilité et d'honnêteté.

Jean-Claude Guillebaud retrace le chemin qui lui a permis de découvrir les qualités du catholicisme. Il montre, en plusieurs étapes comment il passe d'une indifférence plutôt agacée à un assentiment longuement réfléchi. Il s'exprime simplement, avec beaucoup de modestie et de courage car il mesure la condescendance que va lui valoir cette parole. L'essai fait état aussi bien d'expériences personnelles que de développements théoriques. Voici un extrait relatif à l'Eglise catholique :
"Un aphorisme de saint François de Sales (1567-1622) définit très bien la leçon que j'apprenais : "Partout où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie."
Ecole, République, Eglise, Famille, Université : partout règne "l'hommerie", en effet. Comment pourrait-il en être autrement ? Refuser d'admettre l'imperfection humaine serait consentir à cette "pureté dangereuse" où s'abreuvent les intégrismes et les inquisitions." (p. 148)
J'ai beaucoup d'admiration pour J.C. Guillebaud, je lis régulièrement sa chronique "Ecoutez voir" Dans le TéléObs. C'est une voix dissidente qui donne à réfléchir, avec passion et bonté.