J'ai adoré !
Un joli conte, une ode à l'amour des mots, de la part d'un véritable artiste de la langue française.

Agrémenté d'une assez drôle critique de l'enseignement de la grammaire, et de son indigeste jargon.

Présentation de l'éditeur
Jeanne, la narratrice, pourrait être la petite soeur d'Alice, précipitée dans un monde où les repères familiers sont bouleversés. Avec son frère aîné, Thomas, elle voyage beaucoup. Un jour leur bateau fait naufrage et, seuls rescapés, ils échouent miraculeusement sur une île inconnue. Mais la tempête les avait tant secoués qu'elle les avait vidés de leurs mots, privés de parole. Accueillis par Monsieur Henri, un musicien poète et charmeur, ils découvriront un territoire magique où les mots mènent leur vie : ils se déguisent, se maquillent, se marient.

Acheté pour découvrir d'autres livres d'Orsenna (j'ai adoré Madame Bâ), ce livre me laisse un peu sur la faim. C'est frais et bien écrit, avec un brin de poésie, mais c'est trop proche d'un conte pour enfant (mais peut-être est-ce la volonté de l'auteur ?). Il manque la profondeur qui en ferait un grand livre....

on a-do-re ou on dé-tes-te !

Fallait que je me fasse une opinion personnelle :

eh ! bien ! je l'ai lu, mais je n'ai pas beaucoup aimé ! ça fait vraiment "commande" : certes, orsena a une plume alerte et agréable, mais ces histoires de mots vues sous l'angle grammatical ne m'ont pas du tout accrochée.

Y'a-t-il un âge pour les contes? A priori je vous aurais répondu illico par la négative. C'est pourtant la question que je me suis posée après avoir fini la lecture de ce petit roman d'Orsenna. Dans ce livre, l'auteur académicien, amoureux avéré de la langue française, imagine une île sur laquelle les mots seraient des entités à part entière, dont le rôle est de servir à la communication des hommes. Les mots ont leur propre ville, leurs propres coutumes ou façons d'interagir entre eux. En gros, la grammaire est la décision des mots eux-même, et non de l'homme. C'est sur cette île qu'échouent Jeanne et Thomas, enfants ballotés entre deux parents divorcés qui les obligent à traverser l'Atlantique à chaque vacances. Arrivés sur l'île, ils se rendent compte qu'ils ont perdu la parole, et Monsieur Henri, le maître des lieux, va les aider à la recouvrer. Il y a du bon dans ce conte moderne, comme le personnage de la nommeuse, dont le rôle est de faire vivre les mots oubliés, la dénonciation du jargon grammatico-pointu dont on assène la tête de nos pauvres élèves, ou même l'intention de mêler la grammaire au conte était en soi une bonne idée de base. Seulement le tout nous donne un texte qui manque de cohérence (si l'île n'est pas française, comment se fait-il que les règles de vie des mots ne s'appliquent qu'à notre langue?), oubliant l'intrigue pour placer de nombreuses références pompeuses. Si le sentiment de perte est délicieux dans Alice au pays des merveilles, auquel "La grammaire est une chanson douce" vole le voyage (apparemment) sans queue ni tête, il en devient désagréable ici, car la succession des épisodes relève plus du catalogue des bonnes idées qu'Orsenna croit avoir, que du cheminement onirique. Sa façon de faire vivre les mots n'est en soi pas une idée idiote, mais l'auteur aurait gagné à creuser le sujet et à étoffer le coeur même du conte plutôt que de faire un clin d'oeil à son copain Henri Salvador, ou de citer Saint-Exupéry, Proust et La Fontaine comme seuls grands écrivains méritant leur place sur l'île. Pour une tentative de moderniser l'approche de la grammaire, ce livre garde quand même des odeurs de suranné. Car vouloir montrer que la langue française vit encore sans faire allusion à un seul écrivain français encore vivant, cela relève de l'absurdité totale. Enfin si, il y a bien le personnage de Monsieur Henri (Salvador), mais disons que comme synonyme de modernité, on a vu mieux.
Finalement, il n'y a pas d'âge pour les contes. Il est juste difficile d'en trouver qui n'essaient pas de coller à une certaine image du conte d'autrefois. "Alice au pays des merveilles" fut publié en 1865, et m'apparaît comme deux fois plus moderne que l'oeuvre d'Orsenna. N'est pas Raymond Queneau qui veut!

Bon, je dois confesser que je n'ai pas réussi à le finir, pourtant c'est vrai qu'il n'est pas bien long... Mais je n'ai pas accroché, ce qui me désole d'autant plus que ce livre m'a été conseillé, qu'il est souvent cité en bien, etc... Mais bon, il y a des rencontres ratées !
Je l'ai trouvé plein d'éléments trop convenus, voire creux, bien-pensants. Je me trouve dure dans ma critique car en même temps c'est plein de poésie, mais qui ne reste que des tentatives, à mon avis assez maladroites...

Un très chouette livre qui devrait faire aimer la grammaire aux plus réticents. Erik Orsenna transforme une matière rébarbative en une véritable poésie.
En plus, il y a un petit hommage à Salvador, grand amoureux des mots !

Amusant mais un peu niais malgré tout. :)

Un joli titre pour un joli livre, poétique. Un rien manichéen, un rien mièvre, mais ça se lit avec plaisir.
ça ressemble à un conte, pas si léger que ça pourrait le laisser croire au premier abord. ça parle de l'importance des mots et de l'apprentissage, l'importance aussi de l'apprentissage de l'amour des mots, chez l'enfant, comme chez l'adulte!

Sur le coup, je n'ai pas tellement apprécié ce livre, même s'il m'a fait parfois sourire.

C'est beau, c'est poétique, c'est drôle, c'est formateur!
Tous les enseignants devraient lire ce livre. J'ai adoré, bravo Mr Orsenna.

la grammaire et l'orthographe sont vraiment mes "bêtes noires" il faut toujours que je fasse très très attention quand j'écris et j'ai horreur de faire des fautes.....mais bon !!!
J'adore les mots, les "jeux" de mots , avec les mots..... surtout j'adore la langue française !!
Ce livre était donc "fait" pour moi !! ;-)

Une très jolie fable qui nous fait redécouvrir le plaisir et la beauté des mots. C'est aussi une façon poétique de critiquer l'enseignement de la grammaire tel qu'il est fait actuellement.

Et si nous étions victimes d'une imposture? Et si la grammaire n'était pas ce qu'en ont fait ces professeurs raides et sévères qui l'enseignent avec tant de tristesse dans la voix? Et si la grammaire nous apprenait à dire le monde et à aimer la vie? Et si la grammaire était solaire et non pas scolaire? [...]
Le conte, c'est l'élégance suprême. Dans un monde qui se nourrit exclusivement d'explications, de commentaires, de décryptages, d'analyses ou d'expertises, le conte est le refuge de l'exubérance, du farfelu, de l'hallucination. Le refuge des possibles. [...]
Erik Orsenna a écrit là une critique, allégorique mais très claire, de l'évolution des méthodes pédagogiques du français. Mais ce livre est, avant tout, par sa naïveté, son évocation-hommage d'Henri Salvador et ses délicates aquarelles, un conte éducatif. Pour enfants, et pour ministres.

Pascal Jourdana - L’Humanité 01/01/2002