Thomas a 27 ans.
Thomas est malade, et il va bientôt mourir.
Il choisit d’aller vivre ses derniers jours sur l’île de Ré, dans la maison de vacances familiale. Lucas, son frère d’un an son aîné, l’accompagne.
Comme pressé lui aussi par le peu de temps qu’il reste avant l’issue fatale, Philippe Besson, en quelques 150 pages, relate, par la voix de Lucas, les jours qui rapprochent Thomas de la mort.
C’est, dans un premier temps, la peur panique provoquée par l’annonce de la maladie, la froideur du milieu médical, qui impose ses protocoles douloureux et déshumanisés, l’attitude des proches, parfois lâche ou égoïste.
Puis c’est la maladie qui s’installe, qui prend possession du corps, qui le dévaste… Alors, il n’y a plus qu’à attendre, et à essayer de vivre, jusqu’au bout.
En peu de mots, finalement, tout est dit. Le ton est juste, empreint à la fois de pudeur et d'une grande force d'évocation.
Lucas s’inquiète, Lucas s’interroge, mais surtout il est là. Au-delà du constat de son impuissance à sauver son frère ou à la soulager, du constat de la solitude face à la douleur, au-delà de tous ses questionnements sur le rapport que l’on entretient à la mort, c’est sans doute ce qui m’a paru le plus fort et le plus émouvant dans ce roman : cet amour fraternel inconditionnel, généreux, viscéral.
C'est à la fois triste et beau.
C'est à la fois sobre et puissant.