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4 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 2 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : 2019, 2020, delcourt, france, pataques
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Ven 11 Sep 2020 17:48
Sujet du message:
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Des costards taillés sur mesure.
Les scénettes d’« Open bar, 2e tournée » se suivent et finissent par se ressembler puis s’édulcorer dans les vapeurs d’une ébriété un peu lourde. La loufoquerie et le décalage ne supportent pas l’à-peu-près et Fabcaro, acrobate du verbe et de l’image, ne touche plus à tous les coups comme lors de sa précédente tournée. Pourtant, quand il fait mouche, ça fait un bien fou comme lorsque le porte-parole du syndicat des plombiers donne le motif de la grève, à savoir le refus de « faire passer la raie du cul apparente de 6,5 cm à 5,8 cm ». Pour avoir déjà subi cette exhibition inopinée, Fabcaro « va, cours, vole et nous venge » un peu, beaucoup, de la folie ordinaire qui mite nos vies versatiles. Le recueil tape dans le mille toutes les six planches environ et démarre vraiment quand le client demande des frites et face à l’incompréhension du vendeur rectifie en précisant : « Des Royal Groove Sunlight Texas Fabulous Maxi Funky Dance ». D’autres pépites brillent dans l’Open bar à l’exemple du sinistre trio d’experts minimisant une catastrophe industrielle tel Lubrizol : « Molécules en suspension dans l’air, Mmhh, je me sens belle et ça se voit ! ». Il y a encore la formule : « Subtile délectation » pour se substituer à la rengaine : « Bonne dégustation », elle-même supplantant l’éternel « Bon appétit ». Par ces petites merveilles vengeresses, l’ouvrage retrouve du lustre.
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[Open bar | Fabcaro] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Mar 25 Juin 2019 15:55
Sujet du message: [Open bar | Fabcaro]
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Commentaires : 0 >> |
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Feu à volonté !
En offrant une première tournée gouleyante à ses lecteurs, Fabcaro laisse présager une suite tout aussi fruitée où les truffes et les tartuffes vont se faire arroser et en prendre plus que leur grade, tout leur soûl.
Difficile d’attribuer un niveau dans la drôlerie tant les situations surprennent même si elles brassent les sempiternels questionnements de l’auteur : le ridicule et la prétention des dénominations culinaires au restaurant, des accoutrements vestimentaires dans les réceptions, des épreuves sportives, des parents éco-formatés, des politiciens hors sol, etc. Quand le lecteur tombe sur la planche narrant un entretien d’embauche où le recruteur demande : « Dans votre CV, vous écrivez : « J’aime le jazz, la peinture de la Renaissance, le nazisme et l’horticulture ornementale » puis questionne : « Qu’entendez-vous par « horticulture ornementale ? », les bras en tombent d’autant plus facilement qu’il est possible d’imaginer la situation dans la vraie vie quand le négationnisme aura fini de redorer le blason du nazisme. On rit jaune à l’humour noir et les deux personnages prennent soudain une teinte de cadavre. C’est toute la force de Fabcaro, franc-tireur salutaire.
Avec ses planches en six cases reproduisant le même dessin avec un dialogue évoluant jusqu’à une chute drôle, piquante et subversive, Fabcaro dresse une catalogue des discours biaisés, de la bienpensance frelatée, des comportements délétères qui, sous couvert d’exposés argumentés en façade reposent sur un vide existentiel glaçant mais hilarant par la grâce d’un auteur inspiré.
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