Un coup de Barr.
Afin de faire plus ample connaissance avec Alana et le bébé Hazel, fruit de l’union monstrueuse entre deux individus issus de peuples antagonistes, l’un doté d’ailes, l’autre de cornes, Barr et Klara, parents de Marko, se sont invités à bord de l’astronef qui évacue les fuyards. Klara et Marko vont se téléporter afin de retrouver Izabel, un spectre lié mentalement au bébé Hazel et propulsé par mégarde dans l’espace. Pendant ce temps, le prince Robot IV de la planète Continent, Le Testament, tueur à gages de la planète Couronne aiguillonné maintenant par Gwendolyn, une guerrière cornue fourbissent leurs armes, échafaudent leurs plans pour éliminer Hazel, Alana et Marko, véritables symboles vivants d’une entente harmonieuse possible entre deux peuples en guerre perpétuelle.
La lecture du second tome de Saga intrigue et subjugue. Jouant sur la temporalité du présent et du passé, sur les registres horrifiques, romantiques et fantastiques, le récit demeure simple à suivre en dépit des dédales spatio-temporels et de l’imbroglio narratif. Basé sur des rapports humains affectifs, l’histoire est accrocheuse et toujours surprenante à l’instar des dialogues parfois grossiers et souvent percutants : « J’ai joui comme un camion à benne, Marko mais on devrait faire attention… ». Le lecteur ne peut que prendre du plaisir à ces histoires abracadabrantes dont le fil rouge est l’amour, le partage et la vie. Malgré les horreurs et les mauvais coups qui jalonnent le parcours des protagonistes, l’histoire se révèle parfois drôle. Le dessin et les couleurs infographiques de Fiona Staples semblent avoir fait un bond qualitatif par rapport au volume précédent. Chahuté, ému, étonné, le lecteur ne peut qu’embarquer avec ravissement dans un périple à l’issue incertaine mais probablement bouleversante.
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