Carmen, c'est la fameuse nouvelle de Prosper Mérimée (publiée en 1847) qui servit de base à l'opéra haletant et charnel de Georges Bizet en 1875. Tout le monde en connaît l'histoire : elle s'appelle Carmen, elle est bohémienne. Il s'appelle Don José, il est soldat. Et de leur rencontre va naître une histoire de sang, de passion et de mort... La belle gitane, femme fatale et tragique, conduira son amant, son pantin, à sa perte : le soldat deviendra déserteur, contrebandier, voleur et meurtrier par amour pour Carmen. Puis, trompé par la belle, il la tuera pour ne pas la perdre.
Une composition resserrée, une écriture condensée, un ton uni, un style calme et impassible teinté d'une touche d'ironie désinvolte, ni sensibilité, ni grandes phrases : Mérimée présente les faits de manière brutale, sans pathos ni attendrissement. Car Mérimée est "cruel" : il conte avec sérénité crimes, lâchetés et vices. La conséquence de cette sécheresse est un effet de sidération. Sidération face à cette sèche tragédie de la captation amoureuse, sidération face à Carmen, figure inoubliable d'une liberté incendiaire et mortelle, incarnation d'une jouissance fataliste, qui ne se soucie de personne d'autre qu'elle-même.
le cri du lézard
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