" On peut trés bien évoquer une découverte et une perte en meme temps" . Ce roman de Vassilis Alexakis , qui est en fait un récit plutot trés autobiographique, les noms propres ont été changés, mélange les questions existentielles et l apprentissage au jour le jour d une langue africaine improbable vouée a une lente disparition . Le père du narrateur est décédé à Athènes ; en remontant dans ses souvenirs d enfance comme en fouillant dans les archives familiales l auteur ( le narrateur ?! ) se découvre beaucoup de liens avec l Afrique. Pour compenser peut ètre la disparition d un père aimé mais plutot "taiseux" il va entreprendre l étude d une langue vernaculaire de Centrafrique : le sango. La première phrase du livre : "Le premier mot de sango que j ai appris est : baba, "papa" . De fil en aiguille la décision d apprendre le sango ammenera le narrateur à s envoler pour Bangi (Bangui), la capitale de Centrafrique ou quelque uns de ses ascendants grecs ont oeuvré au début du siècle. C est la partie que j ai préféré du livre; à coup de phrases courtes et épurées il nous décrit une Afrique "hors du monde", ou " la misère convoite la pauvreté"; pas de misérabilisme ni d appitoiement indécent ; le narrateur, invité par les autorités pour donner moult conférences, nous donne à voir une Afrique digne, courageuse mais o combien avertie des difficultés à rejoindre les bons élèves des pays EVDD.... J ai été emballé par ce livre, il n y a pas d intrigue, pas de suspense, juste un récit lumineux d un homme attérré par la perte de son père, ballotté entre sa culture grecque et sa culture française et qui , en s immergeant dans le sango , croit pouvoir appréhender le Monde d une manière différente... Le livre regorge de belles phrases (me semble t il ...) ainsi celles çi que je ne peux m empécher de vous donner .
: "Plus je les observe (les noirs) et moins je remarque la couleur de leur peau. Je n ai guère conscience, quand je suis à Paris ou à Athènes, que les gens qui m entourent sont blancs. Je suis en train de découvrir qu il n y apas de noirs en Afrique . Il n y en a que sur les autres continents. Leur peau n est qu une tenue de deuil qu ils portent quand ils s ont vont à l étranger. "
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