Let’s go !
Entre un cheval un peu de guingois et un cavalier indien au faciès de manga, la couverture d'"Hoka hey" n'avait pas les meilleurs atours pour appâter le chaland. Il a fallu l'enthousiasme du libraire pour donner envie de franchir le pas. Comment rendre compte de cette bande dessinée en cinémascope, de ce western au souffle épique ? Deux hommes se rencontrent, un en devenir, Georges, garçon Lakota acculturé et Little Knife, guerrier Lakota en colère, affamé de vengeance. En quête de racines et d'amour, l'un cherche la rédemption, l'autre son identité.
Les 221 pages du one-shot sont d'une rare puissance narrative. L'histoire respire et se déploie en force et en finesse. Les scènes s'enchâssent entre épisodes violents, implacables et passages intimistes où les personnages dévoilent leur passé. Les rapports s'affirment et montrent une grande intelligence chez des protagonistes capables d'introspection et aptes à exprimer leurs sentiments. Le dessin et la couleur servent superbement le propos. La fin ne déçoit pas. Elle est au diapason de l'ensemble, puissante et inflexible. Cri de guerre initial, Hoka hey devient, au final, le chant de la délivrance.
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