[Bouncer. 7, Cœur double | Alexandro Jodorovsky ; François Boucq]
L’eau des collines.
Gonflé par les promesses libidineuses d’une institutrice fantasmée, le Bouncer part à la rencontre de Carolyn Harten, richissime veuve insatiable et intraitable, sœur haïe de la promise qui s’offrira au manchot s’il est capable d’incarcérer la sœur honnie. La partie est rude car Harten a ourdi un plan machiavélique pour s’accaparer les terres apaches dont le Bouncer est devenu le gardien. Il est d’autant plus motivé par la nécessité de museler Harten que l’eau convoitée par la veuve noire se situe sur les terres de son neveu devenu fermier. Le Bouncer n’aura pas à combattre uniquement une démente schizophrène mais aussi toute une galerie de monstres à commencer par Axe-Head, nervi de Carolyn Harten, tueur patenté coiffé d’une hache plantée au sommet du crâne, ses cinq jeunes rejetons du même âge, mal embouchés, violents et sanguinaires, un docteur défiguré, sorte de Frankenstein monstrueux doublé d’un Quasimodo amoureux.
Sur une trame pagnolesque, l’accaparation de l’eau dans des terres arides, Alexandro Jodorowsky compose au gros fil un patchwork monstrueux à partir d’une mythologie grotesque. François Boucq laisse son trait ailé filer, tissant presque d’un seul jet toute une fantasmagorie grimaçante dans des décors hantés. Lancé à bride abattue, le lecteur non accroché à la véracité peut se délecter d’une œuvre référencée et foisonnante, aussi baroque que ses auteurs.
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