Essling de tir.
Grand capitaine de l’armée française, le maréchal Masséna reçoit l’ordre de Bonaparte de faire construire un pont flottant de huit cents mètres sur le Danube afin que l’armée napoléonienne puisse franchir le fleuve et aller affronter les Autrichiens repliés sous le commandement de l’archiduc Charles-Louis. L’empereur veut remporter une victoire nette et rapide mais il faut agir vite car des renforts autrichiens peuvent compromettre l’issue de la bataille d’Essling.
Le romancier Patrick Rambaud a passé habilement la main au scénariste Michel Richaud qui s’accorde pleinement avec le dessinateur Ivan Gil. La bataille d’Essling (1809) est un massacre industriel avec 45 000 soldats perdus en deux jours de combats démentiels. Le 1er tome de la trilogie pose le contexte et le décor. Les exactions, les pillages et les combats encadrent la romance de Stendhal et de Mademoiselle Krauss. Bonaparte apparaît cassant, insensible, sûr de lui. Comment un seul individu, sans carrure physique, peut-il subordonner tant d’hommes à ses volontés mortifères ? Les auteurs ne font pas dans l’hagiographie. Les chefs ne sont pas caressés dans le sens du poil et les coups de sabre tranchent dans le vif. Ni le roman ni la bédé n’encensent la guerre, toujours sans panache, engluée dans la boue des turpitudes humaines.
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