[Le Grand Mort. 1, Larmes d’abeille | Régis Loisel ; Vincent Mallié]
Belles gens du Petit peuple.
La science politique peut-elle faire bon ménage avec l’elficologie, la Parisienne avec le Breton, la rigueur avec le rêve ? Pauline, étudiante à Sciences Po, vient réviser ses examens au fin fond de la Bretagne mais de fil en aiguille, tout son monde rationnel se détricote : sa voiture ahane au démarrage puis tombe en panne sèche. Erwan, jeune autochtone, lui propose son aide mais Pauline, pétrie de préjugés et de défiance, préfère garder ses distances. Malgré les valses hésitations entre eux deux, leurs destins se scellent. En dépit de toutes ses réticences, Pauline accepte d’accompagner Erwan chez Maître Cristo pour lui restituer un grimoire elfique. A l’aide de larmes d’abeille, Pauline va pénétrer dans un monde parallèle à la suite d’Erwan qui doit accompagner une délégation du petit peuple afin que l’équilibre entre les clans ne soit pas rompu.
Série close comptant 8 albums au total, « Le Grand Mort » débute de manière classique, lénifiante, en exposant les personnages et les bases de la saga à venir, l’irruption dans le monde parallèle du Petit Peuple (fées, lutins, farfadets, etc.). Régis Loisel et Jean-Blaise Djian scénarisent habilement ce premier tome et jouent avec les contrastes entre deux personnages pourtant complémentaires que tout oppose de prime abord, les auteurs n’hésitant pas à donner corps anatomiquement à la tension érotique entre Pauline et Erwan. Le glissement dans l’univers parallèle est suffisamment intrigant pour accrocher l’intérêt. Vincent Maillé réalise de belles planches expressives que la mise en couleur de François Lapierre rehausse. Sous ses abords légers, la série devrait étendre ses noirceurs conformément aux inspirations récurrentes de Régis Loisel, à l’image de son adaptation en six volumes (1990-2004) du Peter Pan (1911) de James Matthew Barrie.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre