Sisco Warrior
Sous les éclairages crus d’un palace désert de Nouméa, Sisco sirote un cocktail assez peu incendiaire. Evincé du service de renseignement français depuis maintenant deux ans, il loue ses talents en tant que garde du corps de grands patrons. A quelques encablures, en Nouvelle-Zélande, une opération de sabotage tourne mal et Sisco est rappelé d’urgence pour nettoyer la place. Il n’accepte qu’à certaines conditions et que s’il est épaulé pour libérer une personne proche tenue en otage au Soudan.
L’affaire du Rainbow Warrior irrigue intelligemment le cinquième et antépénultième diptyque de la série Sisco. Bien que les motifs et les cibles soient différents, le mode opératoire est serti des mêmes atours mités. La raison d’Etat est souvent aussi glauque que les affaires mafieuses et les enrichissements douteux. Sisco navigue en eaux troubles et il lui faut garder la tête froide pour que sa vision reste claire. L’histoire est nuancée et bien menée. Le travail de Thomas Legrain est généreux avec une multiplication des cases qui permet un découpage fin, une mise en scène fluide et nerveuse. Le graphisme est léché, précis et séduisant. La mise en couleur nuancée participe à l’excellente tenue de l’album qui trouve une première conclusion dans le volume suivant. Les auteurs ont prévu dès le départ de clore la série au douzième album avec une fin programmée de longue date. Sisco surclasse largement nombre de séries aux thématiques similaires.
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