[L’assassin qu’elle mérite. 4, Les amants effroyables | Wilfrid Lupano ; Yannick Corboz]
L’esthétique de l’effroi.
Victor épie Alec et surprend des bribes qui l’amènent vers sa relation passée avec Léna, aujourd’hui mariée et mère de deux enfants. Bien décidé à faire du mal au manipulateur sournois et sans scrupule qu’est Alec Rindt, Victor guette le moment où il pourra atteindre Léna. A sa grande surprise, Victor assiste incrédule au suicide par noyade de Léna Stihr qui a été bouleversée par sa rencontre inattendue avec Alec. Victor sauve Léna et se trouve malgré lui auréolé du prestige du héros auprès de la famille Stihr mais Léna est rongée par sa passivité morbide que l’apparition d’Alec a ravivée. Léna comprend que sa vie bourgeoise et rangée est un leurre. Puisqu’elle n’a pu se supprimer, elle va agir en conséquence. Une course contre la montre s’est aussi engagée auprès du couple d’anarchistes bien décidé à faire exploser une bombe la veille de la fermeture de l’Exposition universelle.
Le quatrième volume clôt parfaitement la série. Le talentueux Wilfrid Lupano a ourdi son histoire de manière à entraîner personnages et lecteurs dans des directions inattendues, mariant habilement destinée sociale, corruption et amours maudits. Chacun cherche son chemin et aboutit souvent dans une impasse ou une voie de garage, la richesse extérieure n’y changeant rien. Bien que le récit soit daté, l’univers corseté, le scénariste a su le distordre, le biaiser et y insuffler un discours contemporain. Yannick Corboz possède de multiples qualités. Son trait et sa mise en couleur sont expressives. Il sait mettre du mouvement dans ses cases et ses planches. La richesse visuelle qui émane de son travail distille charme et plaisir. Le duo d’auteurs cimenté par l’amitié est en mesure de donner naissance à de nouvelles créations enthousiasmantes.
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