[Auto-psy d'un mort-vivant. VI, Sclérose en plaques | Mattt Konture]
Sur des charbons ardents.
Mattt Konture a enfin pu mettre un nom sur le mal qui le brûle, la sclérose en plaques mais cette reconnaissance relative soulève en même temps la méconnaissance de la maladie et des traitements adaptés. Malgré le diagnostic cruel tombé en 2005, Mattt se souvient des cinq années heureuses précédentes : la garde partagée de sa fille, les rencontres féminines, les concerts dans les bars alternatifs et les squats avec Courge, son groupe rock, la réalisation d’une bédé en accord avec ses idées écologiques. Puis le mal s’installe et Mattt le retranscrit si bien que son trait finit par trembler, rendant presque tangible sa souffrance physique. Mattt Konture résiste au mal même si les attaques sévères le terrassent et le handicapent. Dans les périodes de rémission, le graphisme retrouve son aplomb, le dessin se charpente à nouveau sur les aplats d’ombre et les hachures serrées. La comédie de la vie trouve un interprète irremplaçable en la personne de Mattt Konture qui ne se la joue jamais artiste maudit, torturé par la maladie en intermittence mais habité par un désir ardent d’habiter son corps et de fouler cette bonne vieille Terre : « Youpi ! Il faut être heureux d’aller bien » comme il le dit dans la toute dernière case. Son humilité, sa gentillesse et sa générosité le rendent irrésistiblement sympathique. Face à cette franchise mâtinée de pudeur, à ce témoignage porté par un graphisme unique, le lecteur ne peut que marcher de concert et se faisant se charger d’un peu plus d’humanité au passage.
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