Pulp friction.
Séducteur et roublard, Stanley Dance vit sans compter, ni le temps qui file ni les additions à régler. Ancien boxeur quinquagénaire, il se fait le serment de se racheter une conduite. En revenant sur Las Vegas, il pense pouvoir solder ses ardoises, équilibrer ses passifs et bénéficier d’une auréole de veinard bienfaiteur. Il a un plan, remonter sur le ring et se refaire une santé financière sans se faire démonter le portrait mais son ennemi juré, Les Royal, ancien ami intime, propriétaire d’un casino en perte de vitesse, veut toujours le voir mordre la poussière. Lucy Dance, fils abandonné par Stanley, est un jeune boxeur prometteur mais il tient son père en piètre estime. La tension monte à l’instar des paris et Stanley Dance joue sa chance en va-tout mais l’audace suffira-t-elle pour surmonter un physique déclinant et des inimitiés ascendantes ?
One shot à la couverture aussi ramassée qu’un poing brandi, l’histoire écrite et dessinée par Dan Panosian est un vrai plaisir de lecture. Plutôt confiné aux super héros chez Marvel, le dessinateur américain d’origine arménienne réalise un sans faute dans la reconstitution de Sin City, la « Ville du péché ». Son personnage de loser, Stanley Dance, finit par devenir attachant à mesure que son plan s’ourdit et se déroule, malgré son passé peu glorieux révélé en flashbacks. Une foule de personnages secondaires, crédibles et présents, alimente un récit vif et incisif, découpé en courts chapitres qui s’emboîtent parfaitement, sans temps mort. Malgré une intrigue plutôt faible, l’attention est captée de bout en bout et le plaisir ne mollit pas en route. Le graphisme est efficace, travaillé pour apparaître rétro (utilisation des trames notamment) et coller à l’ambiance de Las Vegas, sourire affiché mais couteau tiré. Ça se dandine, ça bastonne mais ça s’aime aussi en sourdine.
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