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[Buonanotte signor Lenin | Tiziano Terzani]
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Posté: Dim 20 Mai 2018 11:23
MessageSujet du message: [Buonanotte signor Lenin | Tiziano Terzani]
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En août 1991, Tiziano Terzani est encore reporter en activité, aucun de ses ouvrages de réflexions humanistes et introspectives n'a encore vu le jour, et il se trouve en Sibérie, à bord du vaisseau « Propagandist », accompagnant une expédition sino-soviétique le long du fleuve Amour dont le cours, en grande partie, constitue la frontière encore assez tendue entre les deux géants d'Asie. Ce sont les hauts-parleurs du bateau qui l'informent, ainsi que les autres passagers et les membres de l'équipage, tous aussi stupéfaits les uns que les autres, du putsch anti-Gorbatchev auquel suivra bientôt l'impensable : l'effondrement de l'Union soviétique et de son PC. Sa première réaction, naturellement, est de tenter de rejoindre Moscou au plus vite, à l'instar de la multitude des journalistes étrangers y accourant du monde entier. Mais très vite il se ravise : il terminera sa croisière puis parcourra seul toute cette immense périphérie de l'empire soviétique qu'était l'Asie centrale, les républiques caucasiennes, jusqu'au mausolée de Lénine sur la Place Rouge, se faisant le témoin en direct de cet événement historique incomparable, cependant depuis une perspective inattendue, autrement plus riche. Par la même occasion, il rencontre de multiples peuples différents, des panoramas et des villes légendaires, des lieux méconnus et abandonnés aux marges de l'Histoire, des vestiges d'un passé en voie de redécouverte et réinterprétation, aperçoit les signes avant-coureurs d'un post-soviétisme où tout est encore possible : une contre-révolution brejnévienne, l'hyper-nationalisme avec guerres conséquentes et annexes (celle entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a déjà éclaté...), des reconstitutions territoriales d'héritage pan-turquiste ou encore, hypothèse alors aussi plausible qu'effrayante, la constitution d'une série d'états islamistes centrasiatiques, influencés par ce qu'était déjà rapidement en train de devenir l'Afghanistan.
Dans la rédaction de son récit de voyage, Terzani a beaucoup de chance et surtout énormément d'habileté journalistique : la chance de se trouver au cœur de l'avancée de l'Histoire, l'habileté de savoir choisir instantanément, et pratiquement sans guide ni connaissance des langues locales, ses destinations, ses interlocuteurs, et surtout les situations, au sens le plus profond du terme, qui sont les plus à même de lui faire comprendre ce qui est en train de se produire. Un néophyte aurait recherché en priorité des responsables politiques de premier plan à interviewer, et les aurait sans doute abordés avec déférence voire servilité : Terzani montre qu'il en apprend davantage en passant une soirée de beuverie dans une fête de circoncision qu'en écoutant les propos officiels éculés. Que les dissidents, les barbus en toque, les barbus anars, les gens du commun qui vous invitent à partager un repas ou un plateau de raisin chez eux sont souvent les plus intéressants. Les journalistes pressés se ruent en Géorgie où une escarmouche est montée comme blanc d’œuf, Terzani est déjà passé par là et il s'en va voir des fouilles archéologiques, visiter les marchés et y boire du thé, faire son jogging à l'aube, payer sa tournée à un petit mafieux libanais transplanté en Azerbaïdjan ou se faire rouler dans la farine par une grosse Russe enrhumée au Turkménistan. Et jamais il ne néglige les musées : toujours très intéressants, les musées soviétiques... Ni les récits des voyageurs des siècles passés. De plus, il prend de très belles photos en noir et blanc, avec ses fameuses Leica autour du cou : portraits, paysages, monuments, une prédilection marquée pour les statues de Lénine déjà abattues ou sur le point de l'être...
Dans la fébrilité de ces journées mémorables, au fil d'autant de découvertes proprement fabuleuses et de rencontres si disparates, il n'est pas surprenant que les plus de quatre cents pages bien serrées aient été remplies d'analyses et de prévisions. Quelques décennies plus tard, il semblerait que la réalité soit encore beaucoup plus banale que les scénarios redoutés ; les mêmes chefs, liés à des alliances traditionnels, ont très vite changé d'appartenance politique : de communistes à nationalistes ; leur parti avait d'ailleurs changé de nom déjà sous les yeux de Terzani, mais sans changer de conception de l'exercice du pouvoir...


Cit :

« […] la "resitenza" al colpo di Stato trova ospitalità nelle sedi del potere locale. I "resistenti" sono una tipica collezione di nuovi russi : giovani intellettuali barbuti, ragazze liberate, un anarchico, un paio di funzionari del partito che hanno voltato gabbana nell'ultimo anno, e alcuni rappresentanti della vecchia generazione di dissidenti che hanno sofferto e pagato e che ora si sentono vendicati dal fatto che tanti giovani la pensano come loro. » (pp. 59-60)

« Ho passato la giornata a cercare di ricostruire che cosa è successo qui, a Habarovsk, nei tre giorni del putsch, in modo da vedere, in piccolo, quel che probabilmente è avvenuto, in grande, nel resto dell'Unione Sovietica, a parte Mosca.
Alla notizia del colpo di Stato, il partito della città ha reagito immediatamente chiamandolo un "avvenimento stroardinario", e il segretario del partito ha definito i membri del Comitato d'Emergenza che avevavo preso il potere a Mosca :"grandi uomini in grado di riportare ordine nel paese". Il Parlamento locale ha preso una posizione più neutrale, raccomandando ai giornali di pubblicare senza commento le notizie ufficiali provenienti da Mosca, in modo da evitare manifestazioni di protesta e con ciò l'intervento dei militari. I militari, per parte loro, erano divisi. I comandanti di alcune unità […] avevano già mobilitato i loro uomini per intervenire a favore dei golpisti, e c'è voluto l'intervento diretto del comandante di tutto l'Estremo Oriente Sovietico, il generale Novožilov, per tenere gli uomini nelle caserme.
Un'inchiesta è attualmente in corso per stabilire chi stava con chi, ma i risultati sono incerti perché, come dicono qui, la situazione era "metà e metà". » (p. 83)

« Molti sovietici assistono preoccupati a tutto quello che cambia sotto i loro occhi. Le novità li lasciano perplessi. Il vecchio sistema comunista, con tutti i suoi difetti e orrori, era una cosa conosciuta, al limite familiare. A quel sistema s'erano adattati e sapevano muovercisi dentro. Il nuovo non è affatto chiaro come sarà. I primi problemi che produce sono già evidenti a tutti : disoccupazione, aumento dei prezzi, inflazione, fine di quelle garanzie su cui gli elementi più deboli della società, come i vecchi o le vedove, potevano contare. » (p. 120)

« Durante la notte di veglia, una delle canzoni più frequenti che si sentivano sulla piazza era opera di un poeta pakistano. "Svegliati, popolo", intonava il mullah e la folla ripeteva :"Popolo, svegliati, svegliati". Era strano sentire queste parole dinanzi al Lenin condannato a morte da un popolo che lui aveva voluto svegliare e che ora accusava lui di averlo addormentato. Povero Lenin, giustiziato da una religione che lui aveva voluto eliminare come oppio dei popoli e che ora tornava con tanta forza alla ribalta della storia dell'Asia Centrale !
"Secondo il calendario musulmano, oggi è l'anniversario della nascita di Maometto", m'ha detto il cadì venuto anche lui a vegliare ai piedi del monumento [la statue de Lénine abattue dans la nuit à Douchanbé]."Non le pare una strana coincidenza ?" ha aggiunto col suo sguardo strabico e un gran sorriso. » (pp. 275-276)

« Come è possibile che tutti i sogni e le sofferenze cominciati nel 1917 coi "dieci giorni che scossero il mondo" siano finiti così in tre giorni d'agosto che non hanno scosso granché ? Possibile che la "Grande Rivoluzione d'Ottobre" sia morta così, nel suo letto, a settantaquattro anni, semplicemente di vecchiaia ? Finita senza catarsi ? Senza resa dei conti ? Sgonfiata come un pallone ? Mi pare impossibile che la fine di quella lunga storia di illusioni e di assassinii, di speranze e di orrori sia tutta qui, in questo spegnersi come di un fuoco. Forse che il peggio ha ancora da venire ? » (p. 410)

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