Voilà bien longtemps que ce roman est sorti, que son titre aurait dû me faire envie et que j'ai tranquillement repoussé le moment de le lire. C'était un tort : il contient ce que j'aime dans les premiers romans d'Amélie Nothomb (Hygiène de l'assassin, Cosmétique de l'ennemi...), les dialogues en huis-clos contenant arguments et contre-arguments ironiques ou inattendus, pointes perfides.
En ces années-là, on sent encore prégnantes les années de linguistiques des langues anciennes, comme dans Les Catilinaires...
A.N. déclare en 1995 que l'éruption du Vésuve est une machination : elle a tout du crime profitable, puisque, sans elle, nous n'aurions aucune idée de ce que fut cette ville. Or, elle ne se trompe pas : les savants du futur qui ont organisé cette éruption l'appellent à eux pour l'empêcher de répandre cette idée. L'un d'eux a été réquisitionné pour la faire parler, et cela l'ennuie beaucoup...
Citations :
- D'autre part, sachez que le critère de beauté a été ajouté voilà dix ans par nécessité. (...) Très vite, on a constaté que l'élite était composée de 80 % de laids : cette situation incommodait l'élite elle-même ! Oui, ce sont les laids qui ont pris cette décision.
- Ils ne l'auraient sans doute pas prise si les effets avaient été rétroactifs.
- Vous avez tout compris.
- Cela ne m'étonne pas. Ce sont toujours les mochetés qui critiquent le physique des autres mochetés.
- Le mariage a changé, depuis votre époque. Il est devenu le contrat le plus sordide qui soit.
- Il n'a donc pas tellement changé.
Ensuite, je ne préfère pas les Grecs aux Latins. Il faut être philologue, métaphysicien, mystique, artiste peintre ou obsédé sexuel pour préférer les Grecs aux Latins.
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