En préambule à cette note de lecture, je voudrais rassurer ceux et celles qui auront cru, le temps d'un court instant, que je m'étais mise à apprécier le genre "thriller médical de gare"... Je sais qu'un certain Robin Cook est maître dudit genre (et je le sais parce qu'il y a quelques années, je l'avoue, j'ai lu plusieurs de ses titres... que celui ou celle qui n'a lu aucun livre susceptible de provoquer, avec le recul du temps, un sentiment de honte, me jette la première pierre), mais ce n'est pas en l’occurrence cet individu que je souhaite évoquer aujourd'hui...
Le Robin Cook qui m'intéresse n'est pas américain, mais anglais, est mort il y a 20 ans, et n'a certainement pratiqué aucune intervention chirurgicale de sa vie (l'autre, là, le premier, est à la fois écrivain ET chirurgien ophtalmologiste).
Il était écrivain lui aussi, mais plutôt dans la veine noire, très noire, comme je l'ai découvert à la lecture de "J'étais Dora Suarez".
"Cauchemar dans la rue" débute également dans la violence et le marasme. Son héros, Kléber, est un flic désabusé, guère sympathique, écœuré par la corruption et la médiocrité qui règnent au sein d'une police qui a perdu de vue sa principale mission : contribuer à rendre le monde plus juste et plus sûr. Il a grandi dans la rue, et a connu assez de souffrance et de difficultés pour ne pas se sentir obligé de faire des courbettes au premier supérieur venu. Sa riposte impulsive et musclée à un inspecteur qui se mêlait de ses affaires lui vaut d'ailleurs d'être exclu de la police.
Cela ne le perturbe pas outre mesure, il pourra ainsi passer davantage de temps avec sa compagne Elenya, une ancienne prostituée polonaise pour laquelle il éprouve un amour profond. La mort de cette dernière, au cours de l'explosion d'une bombe qui lui était destiné, l'anéantit.
Le récit est alors consacré, en boucle et pendant presque 150 pages, aux idées noires que ressasse Kléber, réalisant son incapacité à vivre sans Elenya, s'entretenant avec son fantôme qui l'incite à le rejoindre... et c'est très long !
Mais pour dire la vérité, je n'ai pas accroché dès le départ à ce roman. J'ai trouvé le personnage principal caricatural, comme si, tout à sa volonté d'en faire un anti-héros, l'auteur en avait oublié de le rendre crédible. Les dialogues eux-mêmes ressemblent à des réparties de mauvais films, manquent de naturel. Les pensées, enfin, qu'il prête à Kléber, sont parfois simplistes, ou incompréhensibles.
Pour résumer, c'est mal écrit (ou mal traduit ?), ennuyeux, dénué de toute subtilité...
Une déception aussi puissante qu'inattendue, compte tenu du souvenir que je garde de la lecture de "J'étais Dora Suarez".
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