On peut lire ce livre sur la toile.
Je l’avais lu il y a longtemps et n’en avais gardé aucun souvenir. En le relisant, je m’aperçois qu’il est constitué de cinq parties, liées évidemment mais largement indépendantes.
La première présente une utopie comme il y en a beaucoup dans la littérature du XIXe siècle. La deuxième est une illustration de la première où l’on voit l’homme providentiel à l’œuvre. Puis une veillée où un ancien soldat de Napoléon raconte l’histoire de celui-ci en le présentant quasiment comme un demi-dieu, c’est très vivant et d’un certain intérêt historique car cet enthousiasme a dû être partagé. Ensuite le médecin raconte sa propre vie et comment, par esprit d’expiation et sentiment religieux, il s’est consacré à cette vallée et ses habitants, les faisant passer de la misère à la prospérité. Puis la dernière partie conclut : la véritable raison de la présence de Genestas, dont la visite a été le prétexte de la description précédente, et la mort du médecin.
C’est une illustration de certaines idées de Balzac. On y retrouve sa plaidoirie habituelle sur la nécessité de l’économie bourgeoise, de la morale traditionnelle, de la religion comme garantie de la cohésion sociale.
Cependant, j’ai lu avec plaisir ce roman, malgré ses défauts. J’aime le style de Balzac, la précision de ses descriptions, et même parfois son lyrisme pour décrire un beau paysage.
Un passage m’a particulièrement amusée, une discussion sur le thé que le médecin prend tous les soirs :
« Voyez-vous, commandant, le soir, quand tout dort, je ne dors pas, moi !… Mes chagrins m’oppressent, je cherche alors à les oublier en buvant du thé. Cette boisson procure une sorte d’ivresse nerveuse, un sommeil sans lequel je ne vivrais pas. Refusez-vous toujours d’en prendre ?
- Moi, dit Genestas,je préfère votre vin de l’Ermitage.
(…)
-Ce thé doit vous faire bien du mal ! dit Genestas.
- Il me cause d’horribles accès de goutte, mais je ne saurais me défaire de cette habitude, elle est trop douce, elle me donne tous les soirs un moment pendant lequel la vie n’est plus pesante… »

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Tu m'as donné envie de le lire !...