[Tempête à l'Est. L'infanterie berrichonne dans la campagne de France mai-juin 1940 | Jean-Pierre André-Ruetsch]

L'auteur est ingénieur d'armement retraité, originaire de Bourges, né dans une famille enracinée depuis des siècles dans le Berry. Il s'est proposé d'évoquer les combats de sept unités d'infanterie mises sur pied à Bourges, montrant que les combattants n'avaient pas démérité.
J'ai lu ce livre en me remémorant un fait lu il y a si longtemps que j'ai oublié dans quel livre, mais dont je viens de retrouver la confirmation sur la page de Wikipedia consacrée à Paul Raynaud. Celui-ci ne voulait pas signer un armistice avec l'Allemagne, il voulait que Weygand, en tant que généralissime (comme on disait à l'époque) signe un acte de capitulation de l'armée française. Or ce dernier s'y refusait absolument, au motif de préserver « l'honneur de l'armée ». Ce qui devait conduire à la nomination du maréchal Pétain à la présidence du Conseil à la place de Raynaud.
Je ne connais rien de Weygand. J'ai des livres de lui et sur lui dans mon stock de livres à lire (c'est plus approprié que de parler de « pile à lire ») sans avoir de temps à y consacrer pour le moment. Mais ce livre m'a convaincu que la défaite était surtout de la responsabilité du haut commandement allié, et particulièrement français.
En effet, pour presque chaque unité dont il est question dans ce livre, la même histoire se répète. L'attaque de diversion de l'armée allemande en Hollande et en Belgique amène l'armée française et l'armée anglaise à monter vers le Nord, en conformité avec les plans qui avaient été établis de longue date. Mais la percée des Ardennes conduit l'Etat-major à demander aux unités d'opérer une conversion et de redescendre vers le Sud, une manœuvre qui n'avait jamais été préparée alors qu'elle pose des problèmes complexes de transport, d'autant que les voies de communication sont engorgées par l'exode des civils fuyant les zones de combat. Au bout du compte, les éléments des unités combattantes n'arrivant ni au même moment ni au même lieu au contact des troupes allemandes, c'est désorganisées qu'elles doivent engager le combat.
La conclusion de l'auteur conforte mon impression. "Dans une déconfiture d'une telle ampleur, la responsabilité des hautes autorités politiques et militaires doit être affirmée. Quand les dirigeants perdent le contrôle des opérations et que la situation devient totalement incohérente et incompréhensible au combattant peut-on lui demander de suppléer à cette faillite par le dévouement, la discipline et la bravoure ? Pourtant, dans ce contexte exécrable, il s'est trouvé des hommes, nombreux si on considère le nombre des victimes, pour faire leur devoir."

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