La trilogie s’achève avec ce qui apparaît comme le plus amer des quatre chapitres, Les gens de 1993, dédié aux personnages anonymes qui traversent les routes newyorkaises, comme ceux de n'importe quelle autre ville de nos jours, des personnages destinés à rester dans l'oubli, malchanceux, humbles, qui s'évanouissent dans le rien et que personne ne se rappellera.
«
Ce livre fut écrit avec rage. En 1991, je lus dans le journal local le suicide d'une pauvre femme, Carolyn Lamboly. Handicapée, pauvre et seule, elle avait pendant plus qu'un an cherché de l’aide auprès des services sociaux publics, mais inutilement : en ayant perdu sa fiche dans les archives informatisées de la population, elle était devenue une personne invisible. Peu de jours avant la Noël 1990, malade, seule et désespérée elle se pendit. Son corps, non réclamé, resta dans une morgue pour deux mois. À la fin, elle fut inhumée dans une tombe anonyme dans un cimetière public. Ces histoires font croître mon effarement ». Avec quelques moments un peu rétro et quelques passages à la Norman Rockwell, Eisner a su dépasser les limites un peu provinciales des années 50 et l’oléographie de son célèbre prédécesseur, en devenant le fondateur reconnu du genre graphic novel dans toute son épaisseur narrative.
Voir aussi
note de lecture du tome 1 sur la trilogie.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]