Dans l'Est de la France, une usine, la Kos est menacée de fermeture. On commence par un plan social : des licenciements, des restrictions budgétaires, des efforts consentis par les employés pour sauver leur usine...mais çà ne suffit pas, et l'usine ferme, non sans que les ouvriers aient tout tenté pour sauver leur emploi. Une lutte âpre et vaine, sans espoir.
Ce Germinal des temps modernes a bien des similitudes avec son glorieux ainé, et en le reposant, on se dit que malgré les progrès sociaux la donne a peu changé. C'est l'éternelle lutte des ouvriers qui n'ont que leur solidarité corporatiste comme arme face à un patronat protégé par de hauts murs et des politiques qui brassent du vent, poussent des cris d'orfraie, se font mousser mais finalement ne servent qu'à entériner des décisions qu'on leur impose.
C'est un bien jolie fresque avec une galerie d'une cinquantaine de personnages que Mordillat décrit avec précision...j'ai été rapidement happé par le récit et à aucun moment je ne me suis dit 'c'est qui déjà celui-là'...ce qui est un tour de force pour un roman de cette densité.
Certes il y a quelques raccourcis et facilités manichéennes mais çà n'est jamais trop criant et çà ne m'a pas gâché le plaisir de lire. C'est un gros livre mais sans longueurs, bien rythmé et qui résonne furieusement avec l'actualité sociale récente.
C'est une lecture qui ne laisse pas indifférent.
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