Les suites de la trilogie d'Ender sont bien plus nombreuses que la trilogie elle-même. On pourrait croire l'auteur dénué d'inspiration, tirant à la ligne pour gagner quelques dollars de plus grâce à un énième volume. Il n'en est rien : L'Exil est tout aussi bon que La Stratégie Ender ou La Voix des morts.
On retrouve Ender juste après sa victoire sur les doryphores, obsédé par le xénocide auquel il s'est livré sans le savoir. Le retour sur terre lui est interdit par sa fratrie et lui-même n'aspire qu'à l'oubli. Sa nomination comme gouverneur d'une colonie lointaine est une bénédiction et le fruit de manipulations politiques et médiatiques innombrables. Il ne s'exilera pas seul pour autant. Sa soeur le suivra, en partie pour échapper à son frère aîné, en partie par amour pour lui. Le voyage met en scène quelques personnages secondaires non dénués d'intérêt et la maestria dont Ender fait preuve pour se voir confirmé en tant que gouverneur est digne de Machiavel. Une nouvelle dimension s'ajoute à l'aventure lorsque, en prospection d'un nouveau site d'implantation de colons, Ender trouve des vestiges laissés par les doryphores à son intention.
Le talent de conteur d'Orson Scott Card est intact et on se laisse entraîner au fil des pages même si la suite de l'histoire nous est connue. Un excellent livre de science-fiction, s'insérant sans heurt dans la saga.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]