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[Tuer les morts | Tanith Lee]
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Franz



Sexe: Sexe: Masculin
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Âge: 64 Lion


Posté: Mer 01 Sep 2010 16:01
MessageSujet du message: [Tuer les morts | Tanith Lee]
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Histoire de tuer le temps d’été toujours trop lourd à porter telle une pierre tombale posée en équilibre sur le sommet du crâne, je me dis que lire un « déjà vieux » Tanith Lee, une histoire à dormir debout comme ce « Tuer les morts » n’est peut-être pas aussi futile que cela. En dépit d’un oxymoron plutôt bancal déjà contenu dans le titre original « Kill the Dead », on peut se laisser porter par le rythme ondulatoire de la narration, les phrases légèrement ampoulées aux entournures pour accoster avec Parl Dro, chasseur de fantômes et Myal Lemyal, ménestrel désargenté aux portes de Ghyste Mortua, la cité de légende, peuplée de non-morts. Le temps de l’errance est lent et l’ennui est lourd. Bien que des retours en arrière éclairent un peu les personnalités des deux principaux protagonistes, Parl et Myal, il n’est pas aisé de s’identifier aux sombres héros, l’un boîte et l’autre cahote, duo improbable à la quête aléatoire. Si tu ne vas pas aux zombis, les morts-vivants viennent à toi. L’esprit de Myal se trouve embringué dans Tulotef, autrement dit Ghyste Mortua, ville invisible, toute virtuelle mais qui paraît bien trop réelle au ménestrel effrayé. Pendant ce temps, son corps gît sur terre telle une dépouille abandonnée bien qu’une vie chétive balbutie encore dedans. Comment Parl Dro va-t-il faire pour emprunter les chemins de la cité maudite et mortelle ? Qu’y trouvera-t-il ? Saura-t-il en revenir ? Le lecteur doit souquer ferme pour ne pas sombrer à son tour. Même pas tenu en éveil par le souffle putride des macchabées animés, il somnole entre deux descriptions languissantes. L’auteur privilégie la phrase contemplative à l’action et lorsque l’histoire pourrait s’animer un peu, on lit ça : « La lune embrasait Ciddey debout au centre de la mare dont l’eau se lovait passivement autour de ses genoux. Elle semblait avoir poussé dans cette flaque, mince tige que surmontait la fleur d’un visage. […] Tout aussi trempée, sa robe s’était dotée de la diaphane minceur du papier si bien qu’il [Myal] voyait au travers son corps nu, vaporeux mais distinct dans ses plus secrets détails. Elle avait les lèvres entrouvertes sur un sourire, cependant que pesait le regard de ses yeux de cendreuse virescence. » On plonge… dans le sommeil sans même s’en rendre compte. Rrrron, zzzzz ! A la raspoutitsa !

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