[La France africaine. Islam, intégration, insécurité : infos et intox | Jean-Paul Gourévitch]

Jean-Paul Gourévitch est un expert international, spécialiste de l'Afrique.

Dans ce livre, il bouscule les tabous et le politiquement correct.. Il aborde la " France africaine" comme " une réalité sociologique en train de se constituer", avec:
-l'émergence d'une France musulmane. L'islam deviendra dans moins d'un siècle la première religion de France.
-la généralisation des violences urbaines où sont largement impliquées les populations immigrées et issues de l'immigration.
-la disparition progressive sur le plan intérieur d'un état de droit.
Dans la seconde moitié du XXIe siècle, un basculement se produira: "pour la première fois dans notre histoire, le nombre d'enfants issus de l'immigration résidant en France métropolitaine va dépasser celui des enfants d'origine française."
L'angélisme ne résoudra pas les problèmes.
La xénophobie non plus.
L'auteur se garde bien de conclure. Mais il est clair que nous ne pourrons plus bien longtemps faire l'économie de révisions déchirantes.

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[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]

"Un honnête homme, c'est un homme mêlé"
(Michel de Montaigne, III, IX)

Un vrai métèque, celui-là !... qui par ailleurs écrivait (III, VI) que ses contemporains n'étaient pas dignes de rencontrer les peuples du Nouveau Monde, qu'il aurait été mieux que cette rencontre eût lieu sous Alexandre ou Auguste...
Quel rapport ? me demandez-vous. Et bien voilà : là est tout le problème, justement

Avec tout le respect que j'ai pour Montesquieu, et pour toi-même, apo, je crains qu'il ne nous soit pas d'un grand secours pour résoudre les problèmes actuels -
A mon très humble avis de non spécialiste pataugeant dans des réalités dérangeantes,qui voudrait bien que tout le monde trouve son compte mais qui se sent quand même un peu flouée das ses idées ingénues, le gros, gros os, c'est ce que Gourévitch appelle la "fracture légale" ( rejet par une partie de la population des lois et règles du pays d'accueil.)
Où est le métissage, alors?

Oh! pardon d'avoir confondu Montesqieu et Montaigne!! Je suis impardonnable!

Bonjour Daffodil,
Montesquieu m'eût sans doute été aussi une bonne et secourable référence. En tout cas il peut me servir pour l'argumentation de cette réponse.
Je pense que les problèmes actuels, de réception des migrants et de manque d'instruments intellectuels et moraux de compréhension de notre contemporain (en particulier de la Grande Migration), se fondent surtout sur un manque d'assurance dans nos propres valeurs ("l'esprit des Droits de l'Homme", la pensée des Lumières, les principes de 1789), et sur une incapacité de tracer des parallèles historiques (par ex. les migrations germaines transformant l'empire romain en l'Europe et ses nations que nous connaissons, avec leur synthèse hellénico-romano-christiano-"barbare", ainsi que la modernité colonialo-esclavagiste-impériale animant l'Europe de 1492 aux années 1960, etc.).
Aussi, le livre de Gourévitch auquel tu fais référence, je ne le connais pas, mais son titre me semble-t-il être une mauvaise caricature (peut-être polémique) du célèbre et précieux volume de Pascal Blanchard - Nicolas Bancel - Sandrine Lemaire, La Fracture coloniale. La société française au prisme de l'héritage colonial (La Découverte, 2005). Dans ce livre, il était question du refoulement du lien (pourtant tellement évident) entre colonialisme et immigration, s'inscrivant dans la grande contradiction entre cette pensée traditionnelle française des Lumières et le colonialisme français.
Sur la présomption que le "rejet des lois et règles du pays d'accueil" serait le fait de cette partie de la population qui correspondrait aux immigrés, je ne m'attarde pas, car elle est constamment infirmée par toute analyse un tant soit peu sérieuse sur la sécurité (et dieu sait qu'elles ne manquent pas !). Plutôt, il serait intéressant de se pencher sur les mots "règles" et "accueil", pour savoir si ils doivent être dictés unilatéralement (et subis ou refusés) ou bien négociés ensemble entre personnes dialoguant sur la base des principes de liberté (hors centres de rétention), d'égalité (par les urnes etc.), et si nous en savons encore le sens, de fraternité.
En revenant au colonialisme (et aux échanges internationaux inéquitables qui sont de plus en plus tels, de jour en jour), et à son nouveau nom de "globalisation", je voudrais bien préciser que je ne suis pas partisan d'un "mea culpa" européen et occidental "ad vitam aeternam", mais d'une "décolonisation de l'esprit" qui permettrait finalement de regarder le monde en face et les (prétendus) Autres dans les yeux...
Merci d'avoir lu... un autre... (???!)