Atteinte d'une grave maladie génétique, la fille d'Isabel Allende, Paula, tombe dans un coma profond qui va durer 1 an, et dont elle ne sortira pas. Sa mère va rester tout ce temps à ses côtés, dans un premier temps pour qu'elle survive, puis pour qu'elle finisse ses jours dignement. Au cours de ces heures d'attente, elle va rédiger une longue lettre à sa fille, dans le but de l'aider, si elle se réveille, à se souvenir de son histoire.
Cette lettre va devenir un roman qui tient à la fois du témoignage et de l'autobiographie : témoignage d'une mère face à la maladie puis la mort prochaine de son enfant, qui nous livre ses angoisses et ses espoirs sans jamais tomber dans le "pathos", et récit d'une vie qui nous emmène du Chili à Beyrouth, du Vénézuela à la Californie, et nous présente la galerie de personnages (dignes d'un roman!) qui compose l'entourage de l'auteure. On rit des caprices du "tata" (le grand-père) bourru, on est peiné pour la Granny (la mère du 1er mari d'Isabel) quand elle perd la raison suite à l'exil de ses petits-enfants, qui fuient avec leurs parents la dictature de Pinochet... puisqu'à travers l'histoire de l'écrivain c'est aussi celle du Chili des années 50 à 80 que l'on (re)découvre.
Comme de coutume, Isabel Allende oscille entre réel et surnaturel avec une facilité qui empreint même les événements malheureux d'une certaine fantaisie qui les rend moins tragiques. Son histoire nous renvoie l'image d'une femme humble, sincère et généreuse, dont l'amour pour ses proches est synonyme de dévouement et d'un respect immense.
De la même auteure, j'ai lu également "Eva Luna", "Les Contes d'Eva Luna" et l'excellent "La Maison aux Esprits", trois ouvrages que je recommande chaudement.
Dans la même veine, on peut citer bien sûr Gabriel Garcia Marquez et ses Cent Ans de Solitude, ainsi que le moins célèbre mais néanmoins très bon (à mon avis du moins) Tocaia Grande de Jorge Amado.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]