Liam jeune irlandais doué pour la course à pied mais vivant dans une famille "problématique" (père violent, mère effaçée...), est contraint d'émigrer illégalement aux Etats-unis (la fameuse filière émeraude), après avoir commis des actes "qui entâchent à jamais l'honneur de la famille". L'on ne saura jamais vraiment quels actes délicteux le jeune Liam a commis, juste quelques allusions à une pauvre vieille tabassée pour lui voler son argent...
Michael Collins nous refait un peu le coup biblique du pêcheur qui trouve dans sa descente aux enfers sa rédemption dans le dépassement de soi même. Aux USA Liam fera connaissance avec des plus paumés que lui, ce qui nous vaut une belle prose sur l'Amérique déjantée, road-movie post Kerouac où déjà les poisons ultra libéraux reagano-tatcherien sont à l'oeuvre (le récit semble se dérouler dans les années 80...). Tout cela se terminera bien. Liam va s'entrainer , avalant ses 30 kilométres par jour ; en compétition avec des coureurs confirmés il remportera la course, et là, oh ! merveille , un entraineur d'un grand collége US va lui proposer une bourse...
J'ai eu du mal a supporter le côté "tu vois la vie est dure mais SI TU le veux, TU peux t'en sortir ". Il y a dans ce roman comme des réminiscences d'un autre livre qui met en scène un adolescent qui cherche lui aussi à s'en sortir, qui cherche un sens à sa vie, bref un frère de Liam. Je veux parler de Bone dans le superbe livre de Russel Banks : Sous le règne de Bone.
Mais le livre de Banks était imprégné d'un charme magique que la "Filière émeraude" ne possède pas. D'autant que la langue, le style de Collins ,n'incite pas à l'élévation du plancher des vaches ; mais peut-être le traducteur est-il en partie responsable ?! Vous trouverez pas moins de trois "connard" par page...je suis pas du genre bégueule mais même des auteurs comme Djian ou Houellebecq n'en font pas tant.
Finalement ce que j'ai le plus aimé dans ce roman ce sont les relations père-fils que nous font revivre des appartés bienvenus.
Liam tout à sa souffrance rêve à son passé irlandais d'où viennent toutes les difficultés actuelles ; les relations familiales, un père violent dont le seul confident est un chien fou, ses études chez les pères,bref l'Irlande que l'on retrouve dans les superbes mémoires de John Mac Gahern...
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