L’émigration et le déracinement, l’abandon de ses proches et l’incompréhension d’un nouveau monde, l’exil, le dénuement et la fraternité tissent en toile de fond l’histoire sans parole de l’artiste sino-australien Shaun Tan, Là où vont nos pères. Le dessin sans contours marqués, les couleurs sépia, rose ou en grisaille sont bien accordées à l’imaginaire, au rêve (et au cauchemar) ainsi qu’au passé avec l’inévitable nostalgie au fond de la malle. Le père quitte sa femme et sa fille pour une expatriation au long cours au-delà de l’océan. Peut-être débarque-t-il en Amérique, en Australie ou encore ailleurs. Pourquoi cette bande dessinée laisse-t-elle indifférent ? Peut-être justement parce que ce n’est pas une bande dessinée. Elle est sans bulle et elle est plate [voir la critique de BMR]. Il est parfois malaisé de faire le lien entre les cases qui se multiplient sur les planches. Les apparitions d’animaux monstrueux et imaginaires, blafards pour les sympathiques, sombres pour les menaçants, ne sont pas convaincantes et seraient plus à leur place dans un album pour enfant. On sent un illustrateur de talent qui n’a pas su intégrer les codes de la bande dessinée. La lecture n’en est pas pour autant déplaisante. Légèrement soporifique, elle est un agréable complément à l’endormissement et prépare efficacement au voyage onirique. Rrron zzz !
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre