Livre difficile. En fait, j'ai le sentiment que tout ce qui touche à l'étude de Marx est difficile à rendre (j'ai du mal à décoincer sur l"l'idéologie et l'utopie", de Ricoeur). C'est passionnant, mais j'ai l'impression de ne saisir que le dixième de ce qu'on en écrit...
Enfin, ce n'est toutefois pas ma première approche de Marx, donc je m'y suis mis avec ardeur.
Ellul étudie le concept de révolution, en le comparant avec la révolte. Et là déjà ça nous aide pas mal à faire la différence.
Ensuite il retrace l'histoire des révoltes et des révolutions les plus connues, en les décortiquant (autopsie, ça porte bien son nom).
Puis il a tout un couplet sur la pensée révolutionnaire marxistes (et suivants...) et démontre en quoi elle n'est pas du tout révolutionnaire, contrairement à ce que nous dit la propagande de gauche. Il nous montre même à quel point tous les états, de droite comme de gauche, fonctionnent de la manière dont Marx avait imaginé le fonctionnement de l'Etat. Et là ça fout les boules à ceux qui croyaient en Marx (et aux autres aussi, j'espère).
Enfin, il fait le point sur ce que pourrait être une vraie révolution. Et là aussi ça fait mal. Veut-on vraiment une vraie révolution? Nos médias qualifient tout et rien de révolutionnaire, mais la vraie révolution, personne - ou presque - n'en voudrait aujourd'hui. Et il cite notamment les personnalistes et les situationnistes.
Je dirais que c'est la dernière partie qui m'a le plus captivé, le reste étant intéressant - ayant beaucoup à apprendre - mais n'ayant pas suscité un émoi terriblement puissant. J'ai de ces mots, moi...
Pour être vraiment révolutionnaires au milieu de notre société technicienne, dit-il, il nous faut (re)devenir contemplatifs... Cela aurait-il un point commun avec nos marcheurs de l'Agora?
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