Que recherche-t-on, par la lecture d’un roman ? Vaste question, à laquelle il existe probablement des centaines de réponses, selon l’humeur du jour, la personnalité, l’âge, ou les centres d’intérêt du lecteur, les conditions climatiques, le lieu, le jour, l’heure, et j’en passe…Personnellement, ma plus grande attente, quand j’entre dans un livre, c’est d’y trouver de l’émotion. Cela peut être de la joie ou de la tristesse, de l’indignation ou de la sérénité, mais j’ai besoin d’éprouver « quelque chose ». Or, de ce point de vue, le roman de C.Gallay a été plutôt décevant. Pourtant, j’étais confiante…
Le sujet était appétissant : un parisien en vacances dans sa résidence normande avec sa femme et leurs jumelles de 5 ans fait la connaissance de sa voisine Alice, une vieille dame lunatique à laquelle il va rendre des visites de plus en plus fréquentes, aux dépens d’une vie de couple déjà incertaine. Non pas qu’il ait fait d’elle sa maîtresse, c’est surtout ce qu’elle lui raconte qui l’intéresse. En effet, Alice est la fille de Victor Berthier, photographe qui dans les années 40, constituait avec des personnalités comme André Breton, Marx Ernst, Chagall…, un groupe d’immigrés ayant fui la France occupée et s’étant réfugié aux Etats-Unis. Avec André Breton, il va y découvrir l’existence des tribus Hopies, indiens menacés d’extinction, qui vivent dans un environnement hostile et désertique, et dont la culture oscille entre traditions séculaires et ouverture à la modernité.
C’est par bribes qu’Alice, qui a 16 ans à cette époque et qui va suivre son père, dévoile peu à peu ses souvenirs, dans un besoin de confier certains secrets avant sa fin prochaine. Le récit alterne entre témoignage de la vieille femme, extraits du journal de Breton, et interrogations de notre narrateur –dont on ne connaîtra ni le nom ni le prénom- sur son avenir au sein d’une vie de famille dans laquelle il semble perdu.
Une lecture facile, et plutôt plaisante, mais voilà, il m’a manqué ce petit « quelque chose » qui fait que lorsque l’on a terminé un livre, on en a encore des échos qui résonnent en nous. Est-ce du à la personnalité du narrateur, qui relate sans jamais exprimer ce qu’il ressent, qui refuse d’avoir des opinions, et se laisse porter passivement par l’existence (on le devine dépressif) ? Ou au fait que le personnage d’Alice m’a parfois paru un peu caricatural ?
Peu importe, je n’ai pas trouvé « Dans l’or du temps » ce que j’espère à la lecture d’un roman…
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