Concentrée en deux-trois petites pages, une des scènes de violence les plus crues récemment lues. Sur les quelque deux cent trente pages du roman, elles se révèlent donc peu nombreuses (précisions pour les difficiles). Le reste est occupé par le magistral emploi de l'attente, de l’approche de la découverte, du dévoilement progressif du démon qui se cache chez le coprotagoniste, des horribles symptômes du syndrome de Stockholm qui s'annoncent.
Le roman est prenant et énergétique (aussi dans son improbabilité), des enquêtes sur une personnalité malade, lucide, profondément curieuse et humaine, presque géniale dans sa perversion. On ne réussit pas tout simplement à liquider le sociopathe de service par un inévitable rejet: dans les plis obscurs de cette âme se cache quelque chose qui peut aussi fasciner.
C’est le premier livre de Murakami que je lis. Il est coupant comme une lame japonaise. Soignée est aussi la découverte de la culture orientale, dans la nourriture, dans le folklore, dans la sexualité à tel point qu’ils contrastent bien sur l'arrogance culturelle du modèle hégémonique américain.
Mais ce Frank ne sera-t-il pas une sorte d'alchimiste? A voir ….
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