Massada ville fortifiée d'Israël ressemblant étrangement à Massaba. Elle lui ressemble par l'histoire de ce roi Hérode le grand qui la construisit, par le long siège de sept mois entrepris par les légions romaines pour conquérir cette forteresse, par ses batailles féroces. Plutôt que de se rendre, les défenseurs avaient mis le feu, et s'étaient suicidés collectivement. Quelques similitudes lointaines nous rapprochent de l'histoire de Laurent Gaudé .
Le roi Tsangor, régnant sur un pays du continent africain, est placé face à un dilemme insoutenable : qui choisir comme prétendant pour sa fille afin d'éviter la guerre ? Son choix, pathétique, rivalise entre l'abnégation de l'être mauvais dont il s'arrogea le pouvoir suprême et la monstrueuse machination lui prédisant un avenir sans gloire pour lui et sa descendance. Comme un sursaut d'orgueil ultime, il voulut avant sa mort missionner son plus jeune fils dans une entreprise pharaonique : construire à travers tout son royaume, non pas un, mais sept tombeaux somptueux. Étaient-ce des mastaba ?
Massaba capitale du royaume Tsongor. Tsongor le souverain dirigeant un territoire immense, aux terres lointaines conquises après de longues années de guerre. De guerre il est question tout au long de ce conte africain , véritable légende vivante imprégnée de sable rouge et de pierres acérées. Gaudé raconte l'épopée sanglante d'une famille douée pour l'asservissement des peuples vaincus. Tsongor gouverne cette autocratie phallocrate, rivalise de concupiscence décadente et de compromission démoniaque. Tel un guerrier sanguinaire, le roi s'attend à mourir par la main de son pire ennemi : Katabolanga. Cet ancien chef de tribu s'enrôla volontairement au service du roi, pour devenir au fil des années outre son porteur de tabouret doré, son ombre, son confident.
L'histoire a des accents de tragédie grecque lorsque se jouent les situations cornéliennes si bien mises en scène par Gaudé. Passion des sentiments exacerbés Sango Kemin et Kowane les deux jeunes loups prétendent posséder la fille du roi : Samilia.
Fierté mâle, cruauté carnassière, imbécillité aveugle, ainsi se déroule une grande partie du roman noyé de guerre, rythmée par les incessantes batailles meurtrières.
Si une légende permet d'enjoliver les héros, celle-ci renvoie les protagonistes à leur seul destin cousu d'atrocité bestiale.
Lors de votre prochaine visite au palais de Khazné à Pétra (site creusé dans les roches calcaire de l'Egypte), vous réveillerez les fantômes maléfiques en racontant autour de vous ce que vous avez retenu du roi Tsongor.
Pour ceux et celles qui n'ont pas l'esprit arrogant méprisable, cousu sur carapace épineuse, laissez ces féroces voraces s'étriper. Attendez le prochain bateau livrer pour vous des histoires moins sordides.(bertrand-môgendre)
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