[Charlotte impératrice. 2, L’empire | Fabien Nury ; Matthieu Bonhomme]
Charlotte porte la culotte.
Maximilien et Charlotte accostent au Mexique et entreprennent, en carrosse, sous bonne escorte, le lent voyage par des pistes poussiéreuses et des villages décrépits jusqu'à Mexico. Les rencontres sont bariolées, bouffonnes, grotesques et macabres. À destination, chacun fomente et intrigue pour asseoir sa place. Les caisses sont vides, la population est misérable mais les puissants mènent bon train de vie. Maximilien, idéaliste, velléitaire et ronflant délaisse vite les affaires de l'État pour la chasse aux papillons, le butinage des femmes faciles et l'absorption massive des nectars alcoolisés. Charlotte prend de courageuses mesures politiques en l'absence de son mari inconsistant et inconséquent mais elle réveille au passage une vieille misogynie larvée.
Le deuxième opus de la trilogie donne à voir les tourments et les frustrations qui assaillent l'impératrice dans des scènes troublantes qui ne dissocient plus le fantasme de la réalité. Confrontée à la terrible situation mexicaine, Charlotte saisit les enjeux politiques, économiques et humains pour agir en conséquence, sans se voiler la face. Entre un vide affectif intense et un isolement politique total, Charlotte combat corps et âme pour demeurer entière et gouverner avec humanité. Cette femme seule et délaissée est doublement impératrice.
Une nouvelle fois, les auteurs se complètent pour délivrer une œuvre puissante, didactique et fluide. le dessin de Matthieu Bonhomme relaie, continue et amplifie l'histoire de Fabien Nury. Les couleurs de Delphine Chedru soutiennent et augmentent l'intensité graphique et narrative. Les talents sont au diapason pour faire vibrer un récit humain et pathétique.
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