Cabrera dégoût.
Mario Borgès, ex flic argentin, espère une vie pépère de rentier, ajoutant à la sécurité la sérénité et la paix de l’âme qui n’a pas de prix. C’est sans compter avec la rancœur d’anciens pourris que Mario a réussi à faire coffrer quand il était encore en activité dans la police, à l’exemple peu édifiant de Carlos Cabrera, membre zélé de l’Opération Condor, sinistre manigance initiée par les Etats-Unis pour traquer puis éliminer le gauchiste en Amérique latine. Mario disparaît et Tango, appelé à la rescousse, sait qu’il dispose de peu de temps pour retrouver son ami vivant et entier. La course contre le monstre a démarré.
Sadique tortionnaire, Cabrera est toujours actif avant une bonne bière coulée dans le béton. Le scénariste met en avant Mario Borgès, l’ex flic ronchon et bonhomme, altruiste et cogneur, reléguant dans la pampa John Tango mais on verra Cruz reprendre les commandes pour un règlement de comptes à O.K. Corral ou plutôt un Gunfight à Buenos Aires. Matz redonne corps à l’Opération Condor des années 1970, vaste campagne d’assassinats diligentée par les services secrets des Etats sud-américains sous la houlette de la CIA et de son idéologie belliqueuse. Les dialogues sont toujours bien écrits et les rapports entre le duo d’amis, John et Mario, s’étoffent sensiblement. Philippe Xavier continue sur sa lancée et déroule un dessin réaliste de qualité et des cadrages cinématographiques qui rendent justice à l’action en la dynamisant et en la fluidifiant. Les couleurs de Jérôme Maffre n’étouffent jamais le trait du dessinateur et contribuent au rendu des ambiances. Série B de valeur, Tango fait danser la vie.
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